Une pluie de critiques internationales s'est abattue jeudi sur le président Nicolas Maduro, accusé de "coup d'État" au Venezuela après la décision de la Cour suprême, réputée proche du pouvoir, de faire main basse sur la prérogative du Parlement d'édicter des lois. Le régime présidentiel vénézuélien concentre à présent tous les pouvoirs : exécutif, armée, justice et législatif.
Critiques de toutes parts. De l'Union européenne au secrétaire général de l'Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro, en passant par les États-Unis, le Brésil, la Colombie ou le Chili, tous ont condamné la "rupture de l'ordre constitutionnel" ou le "coup d'Etat" au Venezuela. Le Pérou, qui a critiqué cet "auto-coup", a rappelé son ambassadeur à Caracas. Washington a dénoncé un "grave recul" pour la démocratie au Venezuela.
"Nicolas Maduro vient de commettre un coup d'État", a également lancé le président du Parlement vénézuélien Julio Borges en appelant l'armée à sortir du "silence" face à la rupture de l'ordre constitutionnel. "Nicolas Maduro ne peut pas être au-dessus de la Constitution", a-t-il lancé, estimant que le président avait "retiré le pouvoir au peuple".
Une escalade supplémentaire dans la crise politique. Avant cette décision du TSJ, la Cour suprême avait déjà privé mardi les députés de leur immunité, les exposant à de possibles procès pour haute trahison devant des instances militaires.