Des organisations de presse au Venezuela ont dénoncé les "menaces" contre la liberté d'informer après des déclarations du numéro deux du régime, Diosdado Cabello, accusant les journalistes de "complicité" dans une explosion qui a blessé sept militaires.
Mise en cause des journalistes dans une explosion. "Nous rejetons les mises en cause et les menaces du député Cabello" et du général Sergio Rivero, commandant de la Garde nationale, a déclaré dans un communiqué l'Association de la presse étrangère au Venezuela (Apex). Diosdado Cabello a affirmé mercredi soir que l'explosion d'une "bombe", qui a blessé sept soldats, lundi dernier lors de troubles à Caracas, s'était produite avec "la complicité des journalistes présents sur les lieux". Ce puissant membre du régime du président socialiste Nicolas Maduro faisait écho à des déclarations du général Rivero, qui avait affirmé que les reporters "savaient que l'engin explosif était là et ont regardé les hommes de la garde passer sans les alerter" mais se sont installés pour l'enregistrer.
Appel à "respecter le travail des journalistes". "Ils ne sont pas des devins, et nous ne sommes pas des abrutis. Vous étiez là-bas parce que vous saviez ce qui allait se passer", a affirmé le député Cabello dans son intervention hebdomadaire à la télévision. L'Apex a déploré que "l'on mêle la presse à des actes auxquels elle est totalement étrangère", et a appelé les autorités à "respecter le travail des journalistes, en termes de liberté et de sécurité". Le Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP) a de son côté déploré que Diosdao Cabello ait "insisté pour criminaliser et exposer les journalistes et les employés des médias".
L'explosion dans le quartier d'Altamira s'est produite durant des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre, dans un contexte de manifestations à l'appel de l'opposition contre le pouvoir de Nicolas Maduro, au cours desquelles 95 personnes ont perdu la vie en trois mois et demi. Près de 400 journalistes ont été blessés lors de ces manifestations, selon le SNTP.