Le conseil national électoral (CNE) du Venezuela examinera la possible tenue d'un référendum anti-Maduro à partir de lundi prochain, alors que l'opposition, dont le gouvernement demande l'interdiction pour fraude, attendait initialement sa décision pour ce mardi. Et le communiqué du CNE ne précise pas quand l'organisme rendra sa décision.
Un référendum pour destituer Maduro. Élu en 2013 jusqu'en 2019, le chef de l'État socialiste fait face à un Parlement contrôlé par une coalition de centre droit, la Table de l'unité démocratique (MUD), depuis les élections législatives de décembre 2015. Depuis, ces antichavistes (du nom de l'ex-président Hugo Chavez, 1999-2013) ont exigé la tenue d'un référendum contre le président Nicolas Maduro avant fin 2016. Pour destituer le chef de l'Etat, le "oui" devra dépasser le score de Nicolas Maduro à la présidentielle de 2013 (7,5 millions de voix).
Manifestation mercredi. La MUD espérait que le CNE authentifierait mardi ces 200.000 signatures afin d'obtenir le référendum, après un audit qui a duré près d'un mois. Certaine d'avoir les signatures nécessaires, la MUD a déjà appelé à manifester mercredi à Caracas. Le CNE, accusé de favoriser le gouvernement par l'opposition, a affirmé qu'il "ne céderait pas aux pressions" et rappelé sa menace de suspendre le processus "en cas d'altération de l'ordre public".
Pour le gouvernement, des signatures frauduleuses. Un porte-parole de Nicolas Maduro a également demandé au CNE que la coalition du MUD soit considérée illégale, l'accusant d'avoir fraudé pour le recueil des signatures. "Nous sommes venus demander l'annulation de l'enregistrement du parti politique appelé Table de l'unité démocratique (MUD), pour avoir participé à la plus grande fraude électorale qu'ait connue l'histoire du pays", a annoncé Jorge Rodríguez. Selon ce porte-parole, le parti MUD aurait fourni des milliers de signatures de personnes décédées, de mineurs et de détenus.