Le président vénézuélien Nicolas Maduro a une nouvelle fois prolongé l'état d'urgence économique en vigueur depuis janvier 2016, selon le décret publié mardi, alors que la vague de protestations qui dure depuis six semaines a fait 42 morts.
Nouvelle restriction des "garanties" constitutionnelles. Cette mesure, renouvelée pour la septième fois, pour une durée de 60 jours, permet au chef d'État socialiste de restreindre les "garanties" constitutionnelles et de prendre des mesures spéciales d'"ordre social, économique, politique et juridique". Nicolas Maduro peut ainsi "concevoir et mettre en oeuvre des plans spéciaux de sécurité nationale pour faire face aux actions déstabilisatrices qui portent atteinte à la paix de la Nation, à la sécurité personnelle et à la protection des installations et biens publics et privés", selon le texte.
Des manifestations quasi quotidiennes. Nicolas Maduro est confronté depuis le 1er avril à une vague de manifestations hostiles quasi quotidiennes, qui a fait 42 morts, dans un pays en proie à une profonde crise économique. Au moins 155 civils ont été emprisonnés sur ordre de tribunaux militaires, a dénoncé l'ONG Foro Penal. L'opposition exige des élections générales anticipées et rejette la décision du chef de l'État de convoquer une assemblée constituante pour réformer la Constitution datant de 1999, estimant qu'il s'agit d'une manoeuvre pour repousser le scrutin présidentiel prévu fin 2018 et s'accrocher au pouvoir.
Des pouvoirs de répression étendus. Le président vénézuélien a également décrété au printemps 2016 l'état d'exception, qui attribue des pouvoirs spéciaux aux militaires et autres forces de sécurité, y compris des groupes civils, afin de maintenir l'ordre et défendre le pays d'une agression extérieure.