Les forces de l'ordre vénézuéliennes ont eu recours à des grenades lacrymogènes samedi pour disperser plusieurs centaines de jeunes manifestants qui défilaient à Caracas contre le président Nicolas Maduro.
Une figure emblématique de l'opposition blessée. Parmi les blessés figure Wuilly Arteaga, un violoniste de 23 ans devenu célèbre en jouant l'hymne national face aux policiers pendant que des heurts se déroulaient autour de lui. La Table de l'Unité démocratique, coalition formée par les adversaires de Maduro, avait appelé à cette marche en direction du siège de la Cour suprême, pour soutenir une juridiction parallèle formée vendredi par l'opposition.
"Demain, je serai de nouveau dans la rue". Les forces de l'ordre ont barré la route aux manifestants avec des véhicules blindés. Le violoniste blessé, hospitalisé, a diffusé sur Twitter une vidéo où il apparaît le visage bandé. "Ni les balles en caoutchouc ni les plombs ne réussiront à mettre fin à notre combat pour l'indépendance du Venezuela", dit-il. "Demain, je serai de nouveau dans la rue".
(Video) Ni PERDIGONES NI METRAS nos detendrán de seguir luchando hasta lograr la INDEPENDENCIA DE VENEZUELA. Mañana vuelvo a las CALLES... pic.twitter.com/aZHnmv7Hgt
— WuillyMoisésArteaga (@WuillyArteaga) 22 juillet 2017
Une centaine de morts. Pour le député d'opposition Luis Florido, interrogé lors de la marche, "la répression est le seul moyen qu'a ce régime de se maintenir au pouvoir". Selon Henrique Capriles, l'un des chefs de file de l'opposition, Angel Zerpa, l'un des treize membres de la Cour suprême parallèle, a été arrêté samedi par les services de renseignement. Depuis le début des troubles en avril, une centaine de personnes sont mortes, dont cinq lors de la grève nationale de jeudi.
Nouvel appel à la grève. L'opposition a lancé samedi un nouvel appel à la grève pour mercredi et jeudi. Des manifestations sont par ailleurs prévues lundi et vendredi. Les détracteurs du chef de l'État s'opposent à son projet de réforme de la Constitution. Le processus doit débuter le 30 juillet avec l'élection d'une assemblée constituante qui pourrait dissoudre le Parlement, où l'opposition est dominante.
Une pression internationale. L'Union européenne et plusieurs pays d'Amérique du Sud ont plaidé pour des législatives en bonne et due forme, au lieu de l'élection de cette assemblée. Les États-Unis ont quant à eux menacé cette semaine de prendre des "mesures économiques fortes et rapides", si Caracas s'en tient à ses projets.
232.000 militaires déployés. Loin de céder à la pression, le gouvernement a annoncé samedi que 232.000 militaires seraient déployés pour assurer la sécurité du scrutin le 30 juillet. "Dans huit jours, nous aurons une assemblée constituante", a promis samedi soir Nicolas Maduro, dans une allocution télévisée. Accusant ses détracteurs de fomenter un coup d'État similaire à celui de 2002, qui a failli coûter le pouvoir à son prédécesseur Hugo Chavez, le chef de l'État s'est dit prêt "à toutes les éventualités". "J'aimerais avoir de bonnes relations avec Donald Trump, lui serrer la main, avoir une conversation avec lui et lui dire que nous sommes au XXIe siècle, pas à l'époque coloniale", a-t-il ajouté.