Le gouvernement vénézuélien de Nicolas Maduro et l'opposition ont achevé samedi soir un premier round de négociations en République dominicaine, sans parvenir à un accord mais en s'engageant à se revoir le 15 décembre, selon le président dominicain Danilo Medina. "Le gouvernement et l'opposition ont progressé de manière significative dans la recherche d'un accord (...) Le 15 décembre prochain nous aurons une nouvelle réunion ici à Saint-Domingue avec l'objectif de parvenir à un accord", ont déclaré les deux parties dans un communiqué commun lu par Danilo Medina.
L'ouverture d'un couloir humanitaire. Le texte souligne qu'au cours des pourparlers engagés vendredi s'est manifestée "la ferme volonté" de trouver une solution à la grave crise politique et économique qui secoue le pays pétrolier. Les délégués de la Table pour l'unité démocratique (MUD), une vaste coalition d'opposition, demandent l'ouverture d'un "couloir humanitaire" afin d'importer aliments et médicaments, frappés d'une sévère pénurie, ainsi que des "conditions équitables" pour l'élection présidentielle de 2018.
Maduro pose aussi ses conditions. Le gouvernement du président Maduro exige pour sa part que les dirigeants de l'opposition intercèdent auprès des Etats-Unis pour qu'ils mettent fin aux sanctions qui interdisent à leurs citoyens et banques de négocier tout accord avec Caracas ou le groupe pétrolier d'Etat PDVSA, afin de dénoncer la radicalisation du gouvernement socialiste.
Un rapprochement compliqué. Les deux camps ont tenté sans succès à trois reprises de se rapprocher depuis 2014, alors que le Venezuela a été ruiné par l'effondrement des cours du brut et que le chavisme concentre la quasi-totalité des pouvoirs. Les ministres des Affaires étrangères du Mexique, du Chili, de Bolivie, du Nicaragua et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines ont accompagné ce cycle de dialogue qui a repris alors que le président Maduro tente de renégocier la dette extérieure du pays, estimée autour de 150 milliards de dollars. Le Venezuela et PDVSA sont déjà considérés comme étant en défaut de paiement partiel par plusieurs agences de notation.