Plus de 200.000 personnes ont manifesté samedi au Venezuela pour exiger le départ du président socialiste Nicolas Maduro dont ils dénoncent la "dictature", au cinquantième jour de la vague d'actions de protestation contre l'héritier d'Hugo Chavez.
160.000 personnes à Caracas, 40.000 à San Cristobal. À Caracas, ils étaient plus de 160.000, selon l"opposition, à tenter d'atteindre le ministère de l'Intérieur, sous les tirs de grenades lacrymogènes des forces de l'ordre. À San Cristobal, dans l'Etat de Tachira (ouest), frontalier de la Colombie, ils étaient plus de 40.000 à défiler, malgré une situation tendue après le déploiement de 2.600 militaires consécutif à une série de pillages et d'attaques contre des installations de la police et de l'armée.
"Pour ce 50ème jour de résistance, nous allons organiser la plus grande démonstration de force de cette période", avait annoncé Juan Andrés Mejia, un des jeunes députés à la tête des protestataires.
Le 19 avril, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues du pays.
47 morts depuis le début des manifestations. Selon le dernier bilan du parquet, les incidents qui se produisent désormais quasi quotidiennement ont fait 47 morts. D'après l'ONG Foro Penal, on compte aussi des centaines de blessés, quelque 2.200 personnes interpellées et au moins 161 incarcérées sur ordre des tribunaux militaires.
"Cela a été un massacre contre la population, mais malgré tout, malgré la répression (il y a) plus de résistance", a lancé le chef de l'opposition Henrique Capriles, au départ de la marche de Caracas.
L'opposition contre la décision de Maduro de convoquer une Constituante. L'opposition souhaite des élections anticipées et rejette la proposition de Nicolas Maduro de convoquer une assemblée constituante pour réviser la Constitution de 1999. Elle estime qu'il s'agit d'une manœuvre en vue de repousser la présidentielle prévue pour fin 2018.
"Nous sommes des millions contre la dictature"; "#Résistance", pouvait-on lire sur des pancartes des antichavistes, du nom d'Hugo Chavez, qui a été président de 1999 jusqu'à sa mort en 2013.
"Nous n'allons pas nous rendre". "C'est une façon de rappeler au gouvernement qu'après cinquante jours de résistance, des morts et des prisonniers, nous sommes plus nombreux et que nous n'allons pas nous rendre", s'était exclamé vendredi soir devant la foule Freddy Guevara, le vice-président du Parlement, dominé par l'opposition.
Nicolas Maduro devait recevoir pour sa part samedi au Palais présidentiel quelque 2.000 salariés du secteur alimentaire qui, vêtus de rouge, ont défilé dans un autre quartier de la ville en dansant et chantant pour soutenir son projet d'assemblée constituante. Mais ils n'ont finalement pas rencontrer le président à la fin de leur marche. Celui-ci leur a téléphoné pour leur dire notamment: "Gigantesque marche (...) La Constituante est la voie de la paix".