Un premier groupe d'opposants au président socialiste du Venezuela, Nicolas Maduro, a été libéré samedi soir, une mesure d'apaisement décidée pour Noël sur une recommandation de l'Assemblée constituante préconisant la remise en liberté de plus de 80 d'entre eux.
Certains sont détenus depuis 2014. La présidente de l'Assemblée, Delcy Rodriguez, a annoncé la mesure avant de recevoir plusieurs de ces prisonniers - dont certains détenus depuis 2014 - après un examen médical, afin qu'ils puissent "passer les fêtes de Noël avec leur famille", soulignant qu'elles constituaient un "moment de réconciliation". Parmi les détenus libérés samedi soir figurent le maire d'Irribarren, Alfredo Ramos, emprisonné fin juillet et condamné à 15 mois de prison, et une douzaine de policiers de la municipalité de Chacao, un bastion de l'opposition à Caracas.
Discussions attendues. Le sort des opposants incarcérés a fait l'objet de négociations entre le gouvernement et la coalition de la Table de l'unité démocratique (MUD, opposition) qui se sont récemment déroulées en République dominicaine, les deux parties cherchant à trouver une solution pour sortir le Venezuela d'une profonde crise politique et économique. Une troisième session de discussions est prévue pour les 11 et 12 janvier.
"Loin du compte !". Selon Delcy Rodriguez, les détenus libérables sont ceux condamnés devant "les juridictions civiles comme devant les (juridictions) militaires". Une fois libérés, ils devront se présenter devant la Commission Vérité dans les prochains jours, et ce "dans un sens pédagogique, de la culture de paix et de tolérance", a-t-elle ajouté. La recommandation de libérer plus de 80 détenus a été adressée à Nicolas Maduro ainsi qu'aux institutions judiciaires compétentes, avait-elle indiqué auparavant, soulignant que les fêtes de Noël constituaient un "moment de réconciliation"."Qu'il soit définitivement compris que les agissements promus par l'opposition extrémiste vénézuélienne et qui ont causé la mort de Vénézuéliens ne se répéteront pas", a-t-elle averti.
Un avis loin d'être partagé par le leader de l'opposition, Henrique Capriles, ex-candidat à la présidentielle, selon qui "jamais ils n'auraient dû être emprisonnés ! Exiger le respect de la Constitution et un meilleur pays ne peut jamais être un délit ! On est encore loin du compte !", a-t-il lancé sur son compte Twitter. Plus tôt cette semaine, l'opposition avait demandé au président Maduro de libérer avant Noël les "prisonniers politiques" - dont le nombre s'élève à 268, selon des ONG -, en geste de bonne volonté.