Le Parlement du Venezuela, contrôlé par l'opposition, a voté lundi contre le président Nicolas Maduro pour "manquement aux devoirs" de sa fonction, lui attribuant la responsabilité d'une "crise sans précédent" qui secoue le pays.
Responsable d'"une crise sans précédent". "Est approuvé l'accord selon lequel Nicolas Maduro est reconnu responsable de manquements aux devoirs de sa fonction et il est exigé une sortie électorale à la crise vénézuélienne pour que ce soit le peuple qui s'exprime dans un vote", a déclaré le nouveau président du parlement Julio Borges, issu de l'opposition. Selon ce texte, "Maduro a provoqué une crise sans précédent au Venezuela" et est "en marge de la Constitution" pour avoir provoqué "un marasme économique", "la rupture de l'ordre constitutionnel" et pour avoir "fait violence aux droits" des Vénézuéliens.
Un vote symbolique. Ce vote reste toutefois symbolique car il a de fortes chances d'être invalidé par la Cour suprême vénézuélienne (TSJ) qui, avant même le début des débats, a prévenu que "l'Assemblée nationale n'avait pas la faculté de destituer le président de la République". L'opposition de centre droit, devenue majoritaire au parlement fin 2015, livre une bataille sans merci au pouvoir exécutif socialiste de Nicolas Maduro, dauphin de l'ancien président Hugo Chavez (1999-2013), dont elle demande le départ et des élections anticipées avant celles prévues en 2018.
Des mesures pour calmer la population. Nicolas Maduro a nommé la semaine dernière comme vice-président Tareck El Aissami, un "dur" de son équipe, chargé de lui succéder au cas où il serait finalement destitué. Pour tenter de rassurer la population dans ce pays qui connaît une inflation vertigineuse, le dirigeant socialiste a annoncé dimanche soir l'augmentation de 50% du salaire minimum. Nicolas Maduro a aussi annoncé lundi l'entrée en circulation à partir du 16 janvier des nouvelles coupures de 20.000 bolivars. Le retrait brutal des billets de 100 bolivars, unité monétaire la plus élevée jusqu'ici, avait provoqué des émeutes, par crainte d'une pénurie d'argent liquide.
Selon un récent sondage publié par Datanalisis, près de 80% des Vénézuéliens désapprouvent la politique de Nicolas Maduro.