De nombreux observateurs craignent qu'un score serré favorise des heurts après le scrutin. 8:25
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Antoine Terrel
Si beaucoup redoutent des violences après les élections présidentielles américaines, en raison de la violence de la campagne, Yannick Mireur et Marie-Cécile Naves, spécialistes des Etats-Unis, rappellent sur Europe 1 qu'une majorité d'Américains ne sont pas militants et s'intéressent surtout à des problèmes concrets comme l'emploi. 

Au terme d'une campagne électorale marquée par l'agressivité permanente de Donald Trump, et alors que le climat social est électrique outre-Atlantique, de nombreux observateurs, tout comme les milieux économiques, craignent qu'un résultat serré des présidentielles américaines et une incertitude prolongée puissent déclencher des émeutes et des violences, notamment de la part des partisans du président sortant. Mais sur Europe 1, plusieurs spécialistes rappellent que si des risques existent, la majorité des Américains ne se retrouvent pas dans la violente polarisation des débats. 

"Des débordements, il y en aura", prévient Marie-Cécile Naves, directrice de recherche à l’IRIS, rappelant que "toutes les grandes villes se barricadent" avant la clôture des bureaux de vote. Mais, nuance-t-elle, ces heurts seront "sans doute ponctuels", et "on ne va pas aller vers un chaos général". 

Car, rappelle cette spécialiste, de nombreux Américains ne vivent pas cette élection avec la même intensité que les médias et les observateurs, ou encore que les militants de chaque camp. "Toute l'Amérique n'est pas galvanisée", explique-t-elle. Ainsi, "les affrontements qu'on peut voir dans la rue ne concernent pas tous les Américains" et "beaucoup de gens ne votent pas, ne s'intéressent pas à la politique". D'ailleurs, si la participation s'annonce forte, "il y aura tout de même au moins 30 ou 40% d'abstention", assure encore Marie-Cécile Naves. 

"Une majorité silencieuse qui s'en fiche"

Yannick Mireur, politologue et spécialiste des Etats-Unis, partage cette analyse. "Il y a un énorme décalage entre ce que nous, les spécialistes, observons et la grande majorité silencieuse qui s'en fiche, et regarde son problème de job, la sécurité sociale, etc". 

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Le politologue Olivier Duhamel vous raconte l'incroyable histoire des élections présidentielles américaines depuis 1948, de Truman à Obama, de Kennedy à Clinton en passant par les Bush, père et fils… 

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Selon ce chercheur, "si les lignes de fracture qu'on observe aujourd'hui autour des questions culturelles sont réelles, elles pourraient relativement s'effacer dans une recomposition post-Trump autour des questions économiques et sociales, ainsi que celles du rôle de l'Etat et du marché".