La Commission devrait autoriser une exemption de visas pour les Turcs, décidée en échange de la prise en charge par Ankara des migrants débarquant en Grèce.
La Commission européenne devrait donner mercredi son feu vert sous conditions à une exemption de visas pour les Turcs voyageant dans l'espace Schengen, aux frontières duquel elle va aussi autoriser une prolongation exceptionnelle des contrôles, rétablis au plus fort de la crise migratoire.
72 critères à remplir. Selon une source européenne, la Commission va bien "proposer un projet pour intégrer la Turquie dans la liste des pays exemptés de visas" pour les courts séjours (90 jours maximum) dans l'espace Schengen, dans le cadre familial, de voyages d'affaires ou touristiques. Mais elle devrait aussi, selon cette source, l'assortir de réserves, en précisant que quelques critères restent à remplir pour un feu vert définitif, sur 72 au total, qui vont de garanties sur la sécurité des documents d'identité au respect des droits fondamentaux.
Réciprocité. La Commission a applaudi mardi un décret du gouvernement turc prévoyant d'accorder à tous les ressortissants de l'UE une levée de visas, sous condition de réciprocité. Ankara va désormais devoir s'atteler au pas de charge à respecter la poignée de critères restants, qui seront dévoilés mercredi, pour obtenir sa "libéralisation des visas" d'ici fin juin.
La parole aux États membres. Mais, même en cas de feu vert complet ultérieur de la Commission, l'exemption ne sera pas acquise : le Parlement européen et les États membres auront également ensuite leur mot à dire, dans un contexte de méfiance grandissante vis-à-vis du régime islamo-conservateur turc. En échange de cette exemption de visas, Ankara s'est engagé à accepter le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars.