Le sulfureux président tchétchène, Ramzan Kadyrov, semble pleinement assumer la violente politique de répression conduite dans son pays contre les homosexuels. Interrogé le 14 juillet par la chaîne HBO’s Real sport sur le sort réservé aux membres de la communauté LGBT, arrêtés et détenus dans des prisons secrètes selon des informations du journal russe d’opposition Novaïa Gazeta, le dirigeant n’a pas vraiment cherché à opposer de démenti. "Quelle est l’intérêt de cette question ? C’est un non-sens", s’est-il d’abord agacé, avant d’affirmer : "Nous n’avons pas ce genre de personnes ici. Nous n’avons aucun gays !"
"Que Dieu les maudisse !". Alors que la France a accueilli fin mai un premier réfugié homosexuel arrivé de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov a déclaré au journaliste américain qui l’interrogeait : "Emportez-les au Canada. Emmenez-les loin d’ici, si nous en avons, pour que notre sang soit purifié". Et d'ajouter : "Ils sont le démon. Ils sont à jeter, ce ne sont pas des hommes. Que Dieu les maudisse pour ce dont ils nous accusent. Ils en répondront devant le Tout-Puissant".
2. Kadyrov says if there are any gay people in Chechnya they should be removed in order to purify the blood of the Chechen people. pic.twitter.com/oTshkbFGLO
— Yashar Ali (@yashar) 14 juillet 2017
La Russie balaye les accusations. Une centaine d’homosexuels auraient été arrêtés depuis mars en Tchétchénie, toujours selon Novaïa Gazeta, les autorités de cette république de la fédération russe allant jusqu’à inciter les familles à les tuer "pour laver leur honneur". Questionné à ce sujet sur Europe 1 le 29 mai, l’ambassadeur de Russie en France, Alexandre Orlov, assurait alors que le Kremlin avait enquêté sur ses révélations, "sans rien trouver".