Le super typhon Mangkhut s'est engouffré dimanche en Chine continentale après avoir semé le chaos à Hong Kong où il a fait plus de 200 blessés et frappé le nord des Philippines où au moins 59 personne ont péri. La tempête tropicale, considérée comme la plus puissante au monde depuis le début de l'année, a ravagé des zones agricoles du nord de l'île de Luçon, la plus grande de l'archipel philippin, provoquant inondations et glissements de terrain.
2,37 millions de personnes évacuées. Mangkhut a atteint la ville de Jiangmen, dans la province chinoise de Guangdong dans le sud-est, dont les autorités ont annoncé avoir évacué 2,37 millions de personnes et ordonné à des dizaines de milliers de bateaux de pêche de regagner les ports avant son arrivée.
Cette tempête considérée comme la plus forte survenue dans le monde depuis le début de l'année a ravagé des zones agricoles du nord de l'île de Luçon, la plus grande de l'archipel philippin, y provoquant inondations et glissements de terrain.
Les buildings tremblent. A Hong Kong, où l'Observatoire météorologique avait émis le niveau d'alerte maximal, le typhon, avec des rafales de vent de plus de 230 km/h, a fait au moins 213 blessés, d'après le gouvernement local. Mangkhut a semé le chaos dans cette ville, pulvérisant des vitres, déracinant des arbres et faisant osciller les tours d'habitation.
#Typhon#Mangkhut ça souffle sur #HongKong
— AsieNews (@AsiaNews_FR) 16 septembre 2018
Via @DavidInglesTVpic.twitter.com/XWTCdt2NO5
Ça tangue #mangkhut#hongkongpic.twitter.com/fr1v2BU5dj
— Matthieu Verrier (@MattVerrier) 16 septembre 2018
#HongKong commence à être violemment impacté par le #typhon#Mangkhut. Crédit : Bryan Druzin pic.twitter.com/rFvZEjB5QD
— Extrême Météo (@ExtremeMeteo) 16 septembre 2018
Dans le nord des Philippines, les moyens de communication et l'électricité ont été coupés dans la majeure partie de la zone sur la trajectoire de la tempête, où vivent environ cinq millions d'habitants : autant de difficultés pour évaluer le bilan humain et matériel. La police a annoncé dimanche soir que le nombre des morts était passé à 59, avec la découverte de nouvelles victimes de glissements de terrain. Un précédent bilan faisait état de 30 morts. Les autorités ont assuré qu'elles poursuivraient leurs efforts lundi matin pour tenter d'extraire, bien qu'ils soient probablement morts, une vingtaine de mineurs dont le dortoir a été enseveli par un glissement de terrain près de Baguio, une ville du nord des Philippines.
Plus de 105.000 personnes ont fui leur domicile. A Baggao, dans le nord de Luçon, la tempête a emporté des maisons, arraché des toits et des lignes électriques. Certaines routes sont totalement inondées. Les fermes de l'île, qui fournissent une part importante de la production philippine de riz et de maïs, ont été recouvertes par les eaux, à un mois des récoltes.
"Nous sommes déjà pauvres et voilà que cette tempête nous arrive", se lamente auprès de l'AFP Mary Anne Baril, 40 ans, dont les cultures ont ainsi été dévastées. "Nous n'avons pas d'autres moyens de survivre." Plus de 105.000 personnes ont fui leur domicile. Les Philippines sont chaque année frappées par une vingtaine de typhons qui font généralement des centaines de morts et contribuent à ce que des millions de leurs habitants restent dans une situation de grande précarité.
"Je n'ai pas dormi de la nuit." Le typhon a quelque peu perdu en intensité en traversant les Philippines. Après avoir survolé la mer de Chine méridionale, l’œil du cyclone a touché terre vers 17h (11h en France) à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Macao, selon l'Observatoire de Hong Kong. "Je n'ai pas dormi de la nuit parce que j'ai vu à la télévision à quel point le typhon était intense", a raconté Chan Yau Lok, 55 ans, dans la ville chinoise de Zhanjiang, un peu plus à l'ouest.
Les autorités de Macao, qui avaient été fortement critiquées pour leur manque de préparation au moment de l'arrivée du typhon Hato en août 2017, ont décidé la fermeture des 42 casinos, pour la première fois de leur histoire. D'ordinaires bondées, les rues de Hong Kong étaient totalement désertes et d'impressionnantes vagues ont déferlé dans la baie pourtant protégée de Victoria Harbour.
Rares étaient les voitures s'aventurant dans les grandes artères de la mégapole jonchées d'arbres arrachés et de débris en tout genre chutant dangereusement des immeubles. Dans toute la ville, les fenêtres ont tremblé. L'Observatoire météorologique exhortait depuis plusieurs jours la population à la plus grande prudence, parlant de la "menace considérable" qui pèse sur les côtes méridionales de la Chine.
"L'eau rentre dans ma maison." Nombreux sont les habitants qui ont scotché leurs vitres dans l'espoir de les consolider, au point que certaines échoppes ont fait monter samedi les prix des rubans adhésifs, victimes d'une razzia. Ces derniers jours, les supermarchés ont été vidés par les habitants stockant des provisions en vue de l'arrivée du typhon.
A Tai O, un village de pêcheurs de l'ouest de Hong Kong dont beaucoup d'habitants vivent dans des maisons sur pilotis, certains luttaient désespérément contre la montée des eaux. "L'eau rentre dans ma maison bien que je n'arrête pas d'écoper. C'est une course contre la montre", a raconté au téléphone à l'AFP l'un d'eux, Lau King-cheung.
Une femme emportée par la mer à Taïwan. Plusieurs quartiers bordant le littoral, comme celui de Tseung Kwan O, ont été inondés par un phénomène de submersion marine. Des centaines de personnes ont été évacuées vers des refuges. D'autres ont passé leur dimanche terrées dans leurs appartements à attendre que cela passe. "Tout le sol de ma chambre et le lit sont couverts de bris de glace", a déclaré à la chaîne TVB un habitant de Tseung Kwan O dont les fenêtres ont été pulvérisées par les rafales. A Taïwan, une femme a été emportée par la mer.
La compagnie aérienne hongkongaise Cathay Pacific a prévu l'annulation de plus de 400 vols sur les trois prochains jours. "Parmi tous les typhons cette année, celui-ci est le plus fort, les vents qui l'accompagnent sont les plus violents", a dit le prévisionniste de l'Agence météorologique japonaise Hiroshi Ishihara.