Depuis une semaine, le Proche-Orient connait de nouveaux épisodes de violence. Deux policiers israéliens ont été tués il y a huit jours au niveau de l'Esplanade des Mosquées, lieu saint parmi les plus importants de l'Islam. Des portiques détecteurs de métaux y ont été installés dans la foulée. La colère des musulmans monte.
Vendredi après-midi, des affrontements avec la police ont fait trois morts côté palestinien et des centaines de blessés. Dernier épisode : le meurtre vendredi de trois Israéliens dans une colonie par un Palestinien de 19 ans. Journaliste du Point, correspondante de presse à Jérusalem, Danièle Kriegel dresse le portrait de l'assaillant et fait le point sur les relations diplomatiques entres Palestiniens et Israéliens.
L'assaillant avait appelé les Palestiniens à se saisir de couteaux. L'homme de 19 ans "habitait le village de kKoubar en Cisjordanie. Il est étudiant à l'université Al-Quds à Jérusalem est", décrit-elle. "Repéré comme militant du Hamas, il a été interpellé à plusieurs reprises puis relâché par la police palestinienne. Il affirme avoir été torturé au cours de l'une des arrestations. Depuis le début de la crise autour de l'esplanade des mosquées, il a publié sur sa page Facebook des messages exprimant sa douleur. Deux heures avant de commettre son attentat dans la colonie voisine de Halamish, il a publié un dernier appel aux jeunes Palestiniens pour qu'eux aussi saisissent un couteau." D'après les informations de la journaliste, l'assaillant, prénommé Omar, a également demandé pardon à sa famille disant qu'il allait au paradis. Blessé, l'assaillant est hospitalisé en Israël, entouré de gardiens.
Relations gelées en théorie, moins en pratique. Du côté des dirigeants politiques, Mahmoud Abbas, chef de l'Autorité palestinienne, a annoncé vendredi un gel des contacts avec Israël. "Sur le terrain, en Cisjordanie, la police palestinienne maintient le calme dans les zones autonomes et tente de réduire la tension à proximité des check-points de l'armée israélienne. Le gel des contacts décrété par Mahmoud Abbas est donc essentiellement virtuel. La coopération sécuritaire se poursuit même si au niveau des dirigeants politiques, les relations sont théoriquement gelées", décrypte-t-elle.