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Sébastien le Belzic édité par Romane Lizée
Fermeture des lieux les plus touristiques, annulation des festivités du Nouvel An chinois, blocage des transports, surveillance minutieuse du respect du périmètre de sécurité… La Chine met en œuvre tous les moyens possibles pour empêcher la propagation du coronavirus, qui a déjà fait 56 morts sur son territoire. Reportage sur les chantiers où doivent sortir de terre dans quelques jours deux gigantesques hôpitaux.
REPORTAGE

"La situation est grave", déclarait samedi le président chinois Xi Jipping face au nombre de morts grandissant liées à la propagation du coronavirus. Selon le dernier bilan des autorités sanitaires, 56 personnes sont déjà décédées, dont une à Shangaï, et près de 2.000 individus seraient touchées sur le territoire. Dimanche, une ville située à plus de 1.000 kilomètres de l’épicentre de la maladie décide d’interdire l’accès à tous les véhicules non essentiels. Pour stopper l’épidémie, le pays est en train de déployer une logistique d’envergure.

Il a d’abord fallu fermer des lieux symboliques qui drainent beaucoup de trafic, comme des sections de la Grande Muraille, les tombeaux des Ming, la forêt des pagodes, la Cité interdite… Même le stade national de Pékin construit pour les Jeux olympiques de 2008, appelé "le nid d’oiseau", ne sera pas réouvert avant le 30 janvier prochain. Les autorités chinoise ont ensuite fait annuler les festivités liées au Nouvel An dans les grands parcs du pays et bloquer tous les trains et avions au départ de Wuhan.

"On inspecte tous les véhicules qui passent"

24h/24 des milliers d’ouvriers travaillent sur les sites de Wuhan, en Chine, où dans quelques jours s’élèveront deux nouveaux hôpitaux avec une capacité de 2.500 lits. Pour le chef des travaux sur place, c’est une véritable course contre la montre : "Nous n’avons pas de problème technique particulier, nous n’avons pas eu le temps d’acheter des machines et du matériel supplémentaire. Nous n’avons par exemple pas assez de camions. On espère finir le premier hôpital en quatre jours."

Sur une zone aussi étendue que la Grande-Bretagne, il faut acheminer des matériaux de construction, des médicaments, des masques de protection, de l’eau et de la nourriture, sous l’œil scrutateur de la police militaire. Des dizaines de millions de personnes sont placées en quarantaine. "On inspecte tous les véhicules qui passent", garantit un des membres des forces de l'ordre. "On regarde s’ils transportent des animaux vivants comme des poulets et on s'assure que les gens respectent les consignes et ne sortent pas du périmètre." Cette zone de surveillance pourrait encore s’étendre vers les provinces voisines.