"Le château de Versailles est aujourd'hui un palais de la République." C'est ce que pense Catherine Pégard, présidente de l'établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles, alors qu'Emmanuel Macron s'apprête à recevoir Vladimir Poutine à Versailles, lundi. "Le général de Gaulle l'a voulu ainsi au début de la Vème République en faisant du Grand Trianon une résidence présidentielle pour accueillir ses hôtes étrangers. C'est dans cette lignée-là que ce voyage s'inscrit", explique-t-elle au micro d'Europe 1.
Une histoire de symboles. Si elle a été prévenue de cette visite "il y a quelques jours seulement", Catherine Pégard n'est pas inquiète concernant l'organisation de la venue du chef d'Etat russe à Versailles : "On a l'habitude de ces visites. C'est inscrit dans l'ADN de Versailles." François Miterrand avait d'ailleurs organisé un sommet du G7 à Versailles en juin 1982. Doit-on y voir un symbole ? "On vit avec ces symboles-là et peut-être qu'on en est encore plus conscient à Versailles qu'ailleurs. Ces symboles-là sont recherchés par nos visiteurs du monde entier qui, consciemment ou pas, viennent y voir le symbole de la France et du rayonnement de la France sur le monde. C'est aussi vrai pour un touriste que ça doit l'être pour le président Poutine", raconte Catherine Pégard.
"Un sens politique." Mais recevoir Vladimir Poutine à Versailles a également un sens politique : "Je pense que cela a un sens politique pour tous ceux qui sont venus à Versailles. Les entretiens du général de Gaulle avec Nixon à Trianon qui ont duré plus de neuf heures, ce n'était pas seulement pour avoir une conversation familière, puisque le lieu s'y prête. Et puisque l'on parle de symboles, ce qui est intéressant dans cette visite est de montrer que l'on a le prestige de Versailles et le caractère informel des Trianons. Je crois que les monarques et les présidents se reconnaissent dans ces codes, qui existent toujours."
Une exposition symbolique. L'autre grand symbole de cette visite est l'exposition consacrée à la visite du tsar Pierre le Grand à Versailles il y a tout juste 300 ans (1717), actuellement au Grand Trianon : "Cette exposition est très symbolique des relations entre la France et la Russie puisqu'elle marque le début des relations diplomatiques entre les deux pays. Elle marque aussi la volonté du tsar de venir voir ce qui se faisait en France. Je crois que c'est très important pour les Russes de marquer cette filiation avec ce voyage parce qu'il est essentiel dans leur propre histoire." Les symboles, voilà donc ce qui prédomine à l'occasion de la visite de Vladimir Poutine à Versailles.