C'est une première depuis 1928 pour un président américain. Barack Obama a posé le pied à La Havane dimanche, et tourne ainsi "une page d'erreur" écrite par "les onze présidents américains qui se sont succédé" depuis la rupture des relations diplomatiques avec Cuba.
Un marché important. Si Barack Obama ose ce voyage historique, ce n'est pas que pour "justifier son titre de prix Nobel de la paix", assure Stéphane Witkowski sur Europe 1, lundi matin. Selon le président du Conseil de gestion de l’Institut des Hautes Études d’Amérique Latine, cette visite du chef de l'Etat américain tient aussi à des intérêts économiques. "Malgré l'embargo toujours en vigueur, les Etats-Unis sont le cinquième partenaire commercial de Cuba et le premier fournisseur de produits agroalimentaires", souligne Stéphane Witkowski. Les lobbys pharmaceutiques, biotechnologiques ou de télécommunications sont évidemment dans les starting-blocks.
Le risque de la "banalisation". Si les acteurs économiques américains sont prêts à se saisir du marché cubain, la normalisation des relations entre les deux pays prendra encore du temps. Le risque pour Stéphane Witkowski, c'est la "banalisation de Cuba". En effet, les habitants s’inquiètent de voir leur île devenir "une usine à touristes" et perdre son originalité et son charme. Un restaurant MacDonald sur la place de la Cathédrale à La Havane, ce n'est sans doute pas pour tout de suite.