Les Etats-Unis ont confirmé mardi que la Corée du Nord avait procédé à son premier lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM) et ont dénoncé "une nouvelle escalade de la menace" présentée par le régime communiste.
Les Etats-Unis doutaient. Cet essai d'un missile Hwasong-14, réalisé le jour de la fête nationale américaine et supervisé personnellement par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, était un "cadeau" aux "salauds d'Américains", a ironisé Kim Jong-un, cité par l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA. L'armée américaine avait initialement mis en doute l'annonce de la Corée du Nord selon laquelle elle avait tiré un missile intercontinental, évoquant seulement un engin de "portée intermédiaire". Mais les Etats-Unis ont reconnu par la suite qu'il s'agissait bien d'un ICBM.
"Nouvelle escalade de la menace". "Les Etats-Unis condamnent avec force le tir par la Corée du Nord d'un missile balistique intercontinental", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson dans un communiqué. "L'essai d'un ICBM constitue une nouvelle escalade de la menace (nord-coréenne) envers les Etats-Unis, nos alliés et partenaires, la région et le monde", a-t-il dit. La possession d'un missile balistique intercontinental, capable selon des experts américains d'atteindre l'Alaska, est un tournant pour le régime communiste. Isolé sur la scène internationale, Pyongyang justifie son programme d'armement nucléaire par une menace d'invasion des 28.000 soldats américains stationnés en Corée du Sud. Il a déjà réalisé cinq essais nucléaires et dispose d'un petit arsenal de bombes atomiques.
"Une grosse tête nucléaire". L'agence KCNA a assuré que le missile balistique tiré était capable de porter "une grosse tête nucléaire" et que le test réalisé mardi avait répondu à "tous les critères technologiques, y compris la résistance à la chaleur et la stabilité structurelle de l'ogive" nécessaire pour qu'elle rentre sans dommages dans l'atmosphère. Les analystes doutent toutefois de la capacité actuelle de la Corée du Nord à miniaturiser une tête nucléaire pour la monter sur un missile et de sa maîtrise de la technologie de rentrée de l'ogive dans l'atmosphère.
Mais tous les experts s'accordent sur les progrès remarquables des programmes balistique et nucléaire depuis l'arrivée de Kim Jong-Un au pouvoir fin 2011.