Les Etats-Unis sont prêts à s'asseoir à la table des négociations avec la Corée du Nord "sans condition préalable", a déclaré mardi le chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson. "Il n'est pas réaliste de dire 'nous allons discuter avec vous seulement si vous venez à la table des négociations prêts à abandonner votre programme'" nucléaire, a-t-il dit lors d'une conférence à Washington.
"Sans condition préalable". Jusqu'ici, les Etats-Unis affirmaient que toute négociation ne pouvait porter que sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. "Ils ont bien trop investi là-dedans", a-t-il estimé au sujet du développement de missiles intercontinentaux et d'armes nucléaires par le régime de Pyongyang. "Nous avons dit, du côté diplomatique, que nous sommes prêts à discuter dès que la Corée du Nord voudra discuter", a-t-il expliqué. "Nous sommes prêts à tenir une première réunion sans condition préalable."
"Voyons nous face à face". Rex Tillerson a toutefois rappelé, comme par le passé, que des discussions ne pourraient intervenir qu'après "une période de calme". "Ce serait difficile de parler si au milieu de notre discussions vous décidez de tester un autre engin", a-t-il estimé, rappelant les nombreux essais balistiques et nucléaires nord-coréens des derniers mois. "Rencontrons-nous, parlons de la météo si vous voulez, ou discutons pour savoir s'il faut une table carrée ou ronde si c'est ce qui vous fait plaisir. Mais au moins voyons nous face à face et ensuite on pourra commencer à établir une feuille de route de ce vers quoi nous voudrions aller", a détaillé le secrétaire d'Etat.
Pyongyang vise à devenir "la puissance nucléaire la plus forte".
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un est déterminé à faire de son pays la "puissance nucléaire la plus forte" au monde, a rapporté mercredi l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, dans la foulée des propos de Rex Tillerson. Dans un discours devant des employés du programme balistique, Kim Jong-Un a déclaré mardi que son pays "allait de l'avant victorieusement et allait devenir la puissance nucléaire et militaire la plus forte au monde", a rapporté KCNA. Le 28 novembre, Pyongyang avait lancé un missile balistique intercontinental (ICBM) capable selon des experts d'atteindre le territoire continental des Etats-Unis.