Les États-Unis ont sanctionné deux responsables Nord-Coréens dans la foulée d'une résolution de l'ONU durcissant les mesures de rétorsion contre Pyongyang. En parallèle, les chefs de la diplomatie américaine et russe ont estimé nécessaire d'engager des négociations sur son programme nucléaire.
"Nécessaire de passer d'un langage de sanctions à un processus de négociations". "Les deux parties partagent l'opinion que le programme de missile nucléaire nord-coréen est contraire aux exigences du Conseil de sécurité de l'ONU", a indiqué mardi le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué relatant un entretien téléphonique entre Sergueï Lavrov et Rex Tillerson. "Il a été souligné qu'il était nécessaire de passer d'un langage de sanctions à un processus de négociations dès que possible", a ajouté le ministère.
La résolution américaine adoptée à l'ONU vendredi cherche surtout à réduire drastiquement les approvisionnements en pétrole brut et raffiné, essentiels aux programmes nucléaire et balistique, et à priver le régime des sommes cruciales envoyées par des dizaines de milliers de travailleurs nord-coréens forcés de s'expatrier.
Isoler la péninsule coréenne. Les sanctions américaines annoncées mardi - le gel des avoirs aux États-Unis et des transactions - visent Kim Jong Sik et Ri Pyong Chol, "des dirigeants des programmes balistiques" nord-coréens. Elles "s'inscrivent dans une campagne de pression maximale pour isoler la Corée du Nord et faire en sorte que la péninsule coréenne soit entièrement dénucléarisée", a expliqué Steven Mnuchin, secrétaire américain au Trésor, cité dans un communiqué.
Une quinzaine de Nord-Coréens, la plupart travaillant dans l'industrie bancaire, a été ajoutée vendredi à la liste des personnes sanctionnées par l'ONU. Outre le gel de leurs actifs à l'étranger, ils sont interdits de visa dans le monde entier.
De plus en plus d'avancées techniques nord-coréennes. Pyongyang a qualifié d'"acte de guerre" ce neuvième train de sanctions onusiennes, dont les trois derniers ont été adoptés sous l'impulsion des Américains après des essais de missiles et un test nucléaire menés par la Corée du Nord. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a proclamé le 29 novembre que son pays était devenu un État nucléaire à part entière après avoir testé avec succès un nouveau type de missile capable, selon lui, de frapper n'importe où aux États-Unis.
Programme spatial ou couverture ? Le régime nord-coréen a considérablement accéléré ces deux dernières années le développement des programmes interdits, en multipliant les essais nucléaires et balistiques : depuis septembre 2016, il a mené un essai nucléaire - son sixième - et plusieurs tirs de missiles. Et, selon le quotidien sud-coréen Joongang Ilbo, la Corée du Nord prépare un nouveau lancement de satellite. Mais pour certains experts, le programme spatial développé par la Corée du Nord n'est qu'une couverture pour la mise au point de son programme balistique. Après des années d'échecs successifs, le pays aurait réussi en décembre 2012 à placer un satellite en orbite.