Les forces américaines, sud-coréennes et japonaises ont entamé lundi des exercices conjoints visant à traquer les missiles nord-coréens alors que Pyongyang vient de tirer un engin balistique intercontinental d'une portée inédite, selon l'armée sud-coréenne.
Des exercices à destination de la Corée du Nord. Le régime nord-coréen a testé le 29 novembre un ICBM capable selon elle de transporter une "ogive lourde extra-large" n'importe où aux États-Unis, son dirigeant Kim Jong-Un déclarant que son pays était désormais un État nucléaire à part entière.
"Détecter" et "traquer d'éventuels missiles balistiques". Les manœuvres, les sixièmes du genre depuis juin 2016 et qui doivent durer deux jours, se tiennent au large de la péninsule coréenne et du Japon, selon le ministère sud-coréen de la Défense.
"Pendant l'exercice, des bâtiments de guerre Aegis de chaque pays vont simuler la détection et la traque d'éventuels missiles balistiques nord-coréens et partager les informations", a-t-il ajouté dans un communiqué. Deux navires américains prennent part à l'exercice, ainsi qu'un bâtiment sud-coréen et un Japonais.
Déjà un exercice américano-coréen la semaine dernière. Les deux pays asiatiques, dont les propres relations sont entachées par des différends historiques et territoriaux, sont liés aux États-Unis par des pactes de sécurité. La semaine dernière, les États-Unis et la Corée du Sud ont mené leur plus important exercice aérien conjoint à ce jour.
Des tensions de plus en plus vives. Les tensions sont graduellement montées ces deux dernières années dans la région en raison de l'accélération des programmes nucléaires et balistiques de la Corée du Nord, condamnés par la communauté internationale. Pyongyang a notamment réalisé en septembre un sixième essai nucléaire.
Sous la menace du Nord, les usines d'armes tournent à plein régime en Corée du Sud
Par ailleurs, la Corée du Sud fait tourner ses usines d'armes à plein régime, confortant son leadership parmi les producteurs émergents, selon un rapport de l'institut Sipri publié lundi.
Un arsenal de plus en plus important. L'industrie de l'armement sud-coréenne représentait 2,2% des ventes des cent plus gros producteurs mondiaux en 2016 avec un chiffre d'affaires de 8,4 milliards de dollars, en hausse de 20,6% par rapport à 2015, selon le Sipri (Institut international de recherche sur la paix), basé à Stockholm. Pendant des décennies, la Corée du Sud fut l'un des plus gros importateurs mondiaux d'équipements et de technologies militaires, en grande partie américains.
Devenir un grand exportateur d'armes. Mais depuis peu, l'industrie nationale se développe à grande vitesse et le budget de la défense de Séoul est proportionnellement l'un des plus élevés du monde en dehors des zones de conflit du Moyen-Orient et de l'Afrique, selon le Sipri. "Parallèlement, souligne Siemon Wezeman, la Corée du Sud cherche à atteindre son objectif de devenir un grand exportateur d'armes".