WikiLeaks fête mardi ses dix ans en se targuant d'avoir lancé le phénomène des plateformes internet de divulgation de documents secrets et son controversé fondateur Julian Assange a promis de poursuivre son travail malgré les vives critiques.
"Nous croyons en ce que nous faisons". "Les attaques contre nous nous rendent encore plus durs", a assuré Julian Assange retranché dans l'ambassade d'Équateur à Londres depuis 2012 pour éviter son extradition en Suède, dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel. "Nous croyons à ce que nous faisons. Quand nous sommes mis sous pression, nous nous défendons", a-t-il ajouté alors que le 4 octobre 2006, le nom de domaine wikileaks.org avait été enregistré.
Non à l'autocensure, estime Assange. Dix ans après sa fondation, le site voit son image de plus en plus écornée par ceux qui l'accusent d'être manipulé par des gouvernements ou des partis politiques et de manquer de discernement dans ses divulgations. Julien Assange se voit accusé de servir les intérêts de la Russie, voire de recycler des documents fournis par Moscou, ou de "rouler" pour Donald Trump en vue de l'élection présidentielle américaine. "Nous n'allons pas commencer à faire de l'autocensure simplement parce qu'il y a des élections aux États-Unis", rétorque l'intéressé qui affirme avoir aussi publié des documents critiques à l'égard de Vladimir Poutine.
Scandale chez les démocrates américains. À la veille de l'ouverture de la convention démocrate américaine fin juillet, WikiLeaks avait publié quelque 20.000 emails internes au parti démocrate révélant un possible biais de ses responsables en faveur d'Hillary Clinton pendant la campagne des primaires. Julian Assange avait refusé de révéler comment WikiLeaks avait obtenu les messages piratés. La Russie est soupçonnée par de nombreux experts et responsables d'en être l'instigatrice, ce que n'a pas écarté non plus le président Barack Obama, mais Moscou a démenti toute intervention.