Yémen : l'otage française Isabelle Prime a été libérée

Isabelle Prime, arrivée en 2013 au Yémen, travaillait pour la société Ayala Consulting, dont le siège social se trouve en Floride, aux Etats-Unis, spécialisée dans la conception de programmes de protection sociale.
Isabelle Prime, arrivée en 2013 au Yémen, travaillait pour la société Ayala Consulting, dont le siège social se trouve en Floride, aux Etats-Unis, spécialisée dans la conception de programmes de protection sociale. © AFP/LINKEDIN
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avec AFP , modifié à
L'INFO DE LA NUIT - L'otage française Isabelle Prime, qui était retenue au Yémen depuis février 2015, a été libérée dans la nuit de jeudi à vendredi. Elle arrivera vendredi soir à Paris.   

L'otage française Isabelle Prime, qui était retenue au Yémen depuis février 2015, a été libérée dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé la présidence de la République dans un communiqué publié tard dans la soirée de jeudi. "Notre compatriote Isabelle Prime a été libérée cette nuit", indique le texte. "Elle était retenue en otage au Yémen depuis le 24 février 2015."

Isabelle Prime et son interprète yéménite Chérine Makkaoui avaient été enlevées le 24 février dernier à Sanaa par des hommes déguisés en policiers alors qu'elles se rendaient en voiture à leur travail.

 

 

Qui est Isabelle Prime ? Isabelle Prime, 30 ans, est originaire de l'ouest de la France. Elle est arrivée au Yémen en 2013, employée par la société Ayala Consulting, après avoir été en poste en Jordanie. Cette entreprise, dont le siège social est en Floride, est spécialisée dans la conception de programmes de protection sociale. Francisco Ayala, président de la société, a indiqué qu'il a appris la libération de son employée avec un appel du Quai d'Orsay. "Toute l'affaire a été menée dans le plus grand secret", a-t-il dit à l'AFP. 

Isabelle Prime arrivera vendredi soir à Paris où elle sera accueillie par François Hollande et Laurent Fabius, a annoncé vendredi le ministre des Affaires étrangères. Le père d'Isabelle Prime se rendra dans la capitale pour l'accueillir. 

Après l'annonce de son enlèvement en février dernier, un proche d'Isabelle Prime témoignait sur Europe 1. "Elle était toujours prudente, elle ne partait pas bille en tête. Elle est animée d'une flamme, d'un dynamisme, c'est quelqu'un qui bouillonne d'énergie", disait-il au micro d'Europe 1. 

La dernière libération d'un otage français remonte à celle de Serge Lazarevic en décembre 2014. Il était alors présenté comme le dernier otage français. 

Son père "heureux comme tout". Pour ses proches, c'est évidemment le soulagement. Le père d'Isabelle Prime, s'est déclaré vendredi "heureux comme tout" après l'annonce de la libération de sa fille. "J'attends des nouvelles du Quai d'Orsay", a-t-il déclaré à l'AFP, précisant qu'il avait appris la nouvelle jeudi vers 23h, soit un peu moins de deux heures avant l'annonce de l'Élysée.  

Les remerciements au Sultan d'Oman. "La France a déployé tous ses efforts pour parvenir à ce dénouement heureux", peut-on lire dans le communiqué envoyé par l'Elysée. "Isabelle Prime est actuellement sous la protection des services français. Elle rejoindra notre pays dans les heures qui viennent", fait savoir le palais. François Hollande "exprime toute sa gratitude à tous ceux qui ont œuvré à cette solution, et notamment au Sultan Qaboos Ibn Saïd, Sultan d'Oman". Il "partage la joie de la famille d'Isabelle qui a su faire preuve de beaucoup de courage et d'une grande responsabilité au cours de cette longue attente", toujours selon l'Elysée.  

Le danger du Yémen. Les prises d'otages sont très fréquentes au Yémen où des centaines de personnes en ont fait l'expérience ces 15 dernières années. Presque toutes ont été libérées saines et sauves, la plupart du temps en échange de rançons. Sur son site, le Quai d'Orsay est très clair : "Tout séjour au Yémen est à proscrire actuellement", peut-on lire sur la fiche du Yémen. "En raison de la situation de guerre civile que connaît le pays, les ressortissants français résidents ou de passage sont invités à quitter le Yémen, dans les meilleurs délais. L’enlèvement d’une ressortissante française le 24 février 2015 témoigne de la dégradation de la situation sécuritaire", rappelle le ministère, indiquant que l'ambassade de France au Yémen est actuellement fermée.