Un millier de personnes ont manifesté lundi à Zagreb, en Croatie, pour dénoncer une attaque au gaz lacrymogène ayant visé ce week-end une boîte de nuit gay. Dans la nuit de samedi à dimanche, un groupe d'assaillants non identifiés a provoqué des scènes de panique au "Super Super", dans la capitale croate, où quelque 300 personnes participaient à une soirée LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). Deux personnes ont été légèrement blessées, tandis que la foule présente à l'intérieur de cet établissement a cassé des fenêtres pour tenter de s'en échapper, l'air y étant devenu irrespirable après le jet de gaz lacrymogène.
Le conservatisme du parti au pouvoir pointé du doigt. Les condamnations ont été nombreuses lundi en Croatie, pays où l'influence de l'église catholique reste très forte. Dans un communiqué, le gouvernement conservateur a dit sa "ferme opposition à toute forme de violence et de discours de haine, ainsi qu'à toute discrimination raciale, religieuse ou fondée sur le genre". Au cours de la manifestation organisée lundi, la représentante d'une association de défense des droits de l'Homme, Sandra Bencic, a toutefois accusé les autorités croates d'avoir eu une part de responsabilité dans cette affaire, en raison du conservatisme d'une frange du parti au pouvoir, le HDZ, sur les questions de société. "Pas de tolérance face à l'intolérance", pouvait-on lire sur des banderoles de manifestants.
Après l'attaque homophobe d'une boîte de #Zagreb, la communauté LGBT prend la rue contre l'intolérance et la complaisance des autorités #AFPpic.twitter.com/5fGiM1XWAG
— Nicolas Gaudichet (@ngaudich) 13 février 2017
Un pays catholique. Dans ce pays où 90% des 4,2 millions d'habitants se disent catholiques, des dignitaires de l'Église continuent de qualifier l'homosexualité de "handicap" ou de "perversion". Les droits des homosexuels ont cependant connu quelques avancées. Les couples homosexuels disposent ainsi désormais d'une reconnaissance juridique, même s'ils ne peuvent pas adopter. Le précédent gouvernement avait été accusé d'indulgence face à une montée des thèses d'extrême droite, y compris sur l'homosexualité.