Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de commettre un "génocide" en Ukraine pour éliminer "toute la nation", au lendemain de la découverte de nombreux corps dans les rues d'une ville près de Kiev après le départ des forces russes.
"Il s'agit de l'extermination de toutes ces nationalités"
"Oui, c'est un génocide. L'élimination de toute la nation et des gens, nous sommes citoyens d'Ukraine. Nous avons plus de 100 nationalités. Il s'agit de la destruction et de l'extermination de toutes ces nationalités", a-t-il déclaré dans un entretien avec la chaîne américaine CBS.
"Et cela se passe dans l'Europe du XXIe siècle", a-t-il soupiré, dénonçant "la torture de toute la nation". L'Ukraine avait déjà accusé l'armée russe d'avoir commis un "massacre délibéré" de civils à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev, ainsi que d'autres "horreurs" dans les régions désormais "libérées de l'envahisseur", qui ont déclenché l'indignation des Occidentaux et des appels à des sanctions supplémentaires contre Moscou.
Appel au retrait de 100% des troupes russes
Le président Zelensky a appelé au "retrait de 100% de leurs troupes" pour revenir "au moins" à la situation d'avant le 24 février, jour de l'invasion russe.
"Cela nous permettrait de commencer à discuter d'autres question sur la fin de l'occupation, comment nous vivons après cela", a-t-il ajouté sur CBS, selon des extraits diffusés sur Twitter.
"Je ne peux même pas avoir une rencontre tant qu'ils bombardent. Donc d'abord le cessez-le-feu, ensuite on peut rencontrer le président russe" Vladimir Poutine, a ajouté Volodymyr Zelensky. "Tous les deux, nous allons discuter. Quand la fin de la guerre arrivera, et ensuite nous discuterons ensemble des garanties de sécurité, et du statut de neutralité", tout "en préservant notre souveraineté et une armée puissante", a-t-il estimé, énumérant les propositions ukrainiennes lors des pourparlers en cours avec Moscou.
"Et si cet accord est violé, nous devons avoir la possibilité de nous défendre", a-t-il prévenu."Une fois que nous aurons discuté de tout cela, toutes les troupes doivent être retirées. Et après leur retrait, on peut s'asseoir avec les pays qui serviront de garants de la sécurité", a-t-il ajouté.