Cette échappée diplomatique est cruciale au moment où la situation s'est considérablement dégradée sur le front ukrainien. Dans l'est du pays, la ville d'Avdiïvka est l'épicentre de "combats acharnés" et menace désormais de tomber après des mois d'assauts russes.
"Deux jours importants sont devant nous. Des rencontres avec nos partenaires en Allemagne et en France sont prévues" pour discuter d'"une nouvelle architecture de sécurité pour l'Ukraine", a écrit Volodymyr Zelensky est arrivé en fin de matinée à la chancellerie allemande où il va être reçu par Olaf Scholz.
Après la signature de l'accord qui portera sur "les engagements de sécurité et le soutien à long terme" de l'Ukraine, les deux dirigeants auront un entretien puis donneront une conférence de presse. Le président ukrainien est ensuite attendu vers 18H45 locales à Paris (17H45 GMT) pour rencontrer le chef de l'Etat Emmanuel Macron.
Là encore, le partenariat bilatéral concernera le "soutien militaire dans la durée à l'Ukraine" ainsi que le "soutien économique et en matière d'assistance civile pour renforcer la résilience de l'Ukraine", selon l'Élysée.
Court et long terme
"Les efforts d'aujourd'hui en faveur de l'Ukraine ne sont rien face à ceux que nous devrions déployer contre une Russie qui se sentirait victorieuse", a exhorté le ministre des Affaires étrangères français Stéphane Séjourné dans une tribune vendredi au journal Le Monde. "Ne cédons pas à la tentation de la fatigue ou de l'indifférence", a-t-il ajouté.
Ces accords de sécurité sont censés donner à Kiev des garanties de soutien sur le long terme, en attendant que le pays intègre l'Otan. Le Royaume-Uni a été le premier à conclure un tel accord à l'occasion d'une visite du Premier ministre Rishi Sunak à Kiev le 12 janvier.
Lors du dernier sommet de l'Otan à Vilnius en juillet 2023, les pays membres de l'Alliance, États-Unis et Allemagne en tête, avaient déçu les attentes de Kiev — et de nombreux pays d'Europe orientale — en ne fixant pas de calendrier pour une adhésion du pays.
Les engagements pris peuvent en particulier porter sur l'octroi d'équipements militaires, interopérables avec ceux de l'Otan, la formation des forces ukrainiennes et le renforcement de l'industrie de défense de ce pays.
À quelques jours du deuxième anniversaire de l'invasion russe, le 24 février 2022, l'Ukraine est confrontée à de multiples défis : les troupes russes sont à l'offensive, l'aide militaire américaine est toujours dans les limbes et l'armée ukrainienne manque d'hommes, d'armes, de munitions.
Rencontre avec Kamala Harris
Volodymyr Zelensky poursuivra samedi sa mini-tournée diplomatique à la Conférence sur la sécurité de Munich (MSC), le rendez-vous annuel de l'élite de la géopolitique dans le sud de l'Allemagne. Il doit y tenir un discours puis enchaîner plusieurs discussions bilatérales, notamment avec la vice-présidente américaine Kamala Harris, qui mène de nouveau cette année la grande délégation américaine à ce "Davos de la défense".
Quelque 180 hauts représentants gouvernementaux sont attendus, dont le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, la présidente de la commission européen Ursula von der Leyen ou le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi.
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Kiev attend depuis des mois le vote d'une aide cruciale de 60 milliards de dollars décidée par l'administration de Joe Biden, en campagne pour un deuxième mandat, mais entravée par l'opposition républicaine sous influence de Donald Trump. L'enveloppe a récemment passé l'obstacle du Sénat, mais est bloquée à la Chambre des représentants.
Si l'Ukraine sera de nouveau au coeur des débats à la conférence, le conflit meurtrier entre Israël et le Hamas, la catastrophe humanitaire à Gaza et la menace d'escalade au Moyen-Orient, tiendront aussi une place prédominante. Des négociations complexes sont en cours en vue d'une trêve incluant de nouvelles libérations d'otages du Hamas et de Palestiniens détenus par Israël.
Le président de la MSC, Christoph Heusgen, a dit espérer une rencontre en marge des débats entre le président israélien Isaac Herzog et le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Mohammed Shtayyeh.