Le ministère brésilien de la Santé et le Comité organisateur des Jeux Olympiques de Rio n'envisagent pas de repousser ou d'annuler les JO prévus en août à Rio, comme l'ont demandé 150 experts de la santé en raison des risques représentés par le virus Zika.
Quantité "minime" de moustiques. Dans un communiqué, le ministère brésilien de la Santé reprend des arguments de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) selon lesquels le mois d'août -l'hiver austral -est celui où il y a le moins de moustiques Aedes aegypti, vecteurs des virus de la dengue, du Zika et Chikungunya. En Février, la directrice générale de l'OMS, Margareth Chan avait déclaré à Rio que le public ne devait pas s'inquiéter car en août, la quantité de moustiques est "minime".
Evolution sous surveillance. Le Comité organisateur des JO Rio-2016 a indiqué quant à lui respecter la position des experts mais "suivre" les recommandations de l'OMS, qui ne voit pas de risques, rapporte samedi le quotidien O Globo. Pour le moment, "une annulation ou un changement du lieu des JO ne changerait pas de manière significative la propagation internationale du virus Zika", a estimé à nouveau l'OMS dans un communiqué publié tard vendredi. "L'OMS va continuer à surveiller la situation et adapter ses recommandations si nécessaire", conclut l'organisation internationale.
"Un risque inutile" pour les chercheurs. Vendredi, 150 experts scientifiques ont demandé que les jeux Olympiques prévus au Brésil soient déplacés ou reportés en raison du Zika. "On fait courir un risque inutile, quand 500.000 touristes étrangers de tous les pays viennent assister aux jeux et peuvent potentiellement être infectés par le virus et revenir chez eux où l'infection peut alors devenir endémique", ont écrit ces professeurs de médecine, bio-éthiciens et autres scientifiques d'une dizaine de pays dans une lettre ouverte à Mme Margaret Chan. "Notre principale préoccupation concerne la santé publique mondiale car la souche brésilienne du virus Zika affecte la santé d'une manière qui n'a jamais été observée auparavant", ont-ils expliqué.
Le virus est lié à une microcéphalie du foetus, une malformation grave et irréversible du crâne, et à un développement incomplet du cerveau. Le Brésil est le pays le plus touché au monde par Zika, avec environ un million et demi de personnes contaminées depuis 2015. Une soixantaine de pays sont touchés dans le monde par le virus.