Sa passion pour les sommets lui a valu d'être amputé des deux pieds mais sa détermination est restée intacte. A 41 ans, Santiago Quintero, s'est lancé un défi fou : vaincre le K2, deuxième plus haut sommet du monde, situé sur la frontière sino-pakistanaise, sans renfort d'oxygène et avec ses prothèses.
Il perd ses pieds faute de couvre-bottes imperméables. Et Santiago n'a pas peur des défis, lui qui se qualifie de "miracle vivant". L'équatorien a perdu la moitié de ses pieds, gelés en janvier 2012 lors de l'ascension de l'Aconcagua, et terminé en soins intensifs après l'Everest en 2013.
" Sans la montagne, je préfère ne pas vivre "
Après l'Aconcagua, le sommet le plus haut des Amériques qui culmine à 6.962 m dans les Andes argentines et dont il a été le quatrième à conquérir seul la face sud, route la plus extrême, il a été transféré en Espagne où il est resté hospitalisé neuf mois à Saragosse. Le 18 mars 2002, "ils ont dû m'amputer de plus de la moitié du pied droit et la moitié du gauche", raconte-t-il, avant d'ajouter aussitôt : "Sans la montagne, je préfère ne pas vivre".
Son amputation après l'Aconcagua est due au fait qu'il lui avait alors manqué 100 dollars pour acheter des couvre-bottes imperméables, qui lui auraient évité d'avoir les pieds mouillés par la neige, puis gelés.
Le sommet le plus compliqué du monde. Fort de cette détermination, Santiago se prépare maintenant à affronter pour la seconde fois le K2, sommet du massif du Karakoram, qui culmine à 8.611 m à la frontière entre la Chine et le Pakistan, et considéré comme le plus compliqué du monde.
" Cette année, nous allons réussir "
Son projet est d'escalader avec ses prothèses d'ici 2019 les 14 principales montagnes dépassant les 8.000 m, appelées aussi les "Huit-Mille". Il s'est déjà mesuré au K2 en 2009 mais a dû renoncer "si près du sommet". "Nous avons eu de mauvaises conditions alors que nous étions à 200 m d'atteindre le sommet du K2 et nous nous enfoncions dans la neige jusqu'au torse. Nous avancions à 20 mètres à l'heure et avons dû faire demi-tour", explique-t-il. Mais, pour cette deuxième tentative, Santiago est confiant : "Je sens que cette année, nous allons réussir. Je sens quelque chose de spécial".