Jean-Pierre Elkabbach était l'invité d'Europe 1, lundi. 20:21
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Pauline Rouquette , modifié à
La radio fête ses 100 ans, lundi. Un anniversaire célébré sur Europe 1 avec Jean-Pierre Elkabbach, ancien journaliste-maison, aujourd'hui sur CNews. Celui-ci revient sur des événements marquants de l'histoire de la radio en France, et sur des souvenirs ayant marqué son rapport avec ce média de la "proximité" et de "l'immédiateté".
INTERVIEW

La radio a cent ans. À l'occasion de cet anniversaire, Europe 1 recevait l'un de ses grands noms, lundi, afin de revenir sur ses souvenirs liés au média radiophonique, et plus particulièrement sur son lien avec Europe 1, qu'il a rejoint en 1981. 

Une adolescence en Algérie, branché sur Europe 1

Né à Oran en 1937, Jean-Pierre Elkabbach avait donc 18 ans quand Europe 1 a été créée, en 1955. "Toute mon adolescence, la radio, pour moi, c'était Europe 1", se souvient-il. "Il y avait des parasites, on n'arrivait pas toujours à écouter la radio, mais on écoutait surtout à partir de 22h30 jusqu'à minuit". Alors qu'il regarde en arrière, le journaliste dit avoir "énormément appris de la profession" à ce moment-là. De la profession, mais en même temps "de la vie institutionnelle, politique".

Après plusieurs années en tant que présentateur de journaux à la télévision, puis pour Radio France, Jean-Pierre Elkabbach rejoint Europe 1 en 1981. Au sein de cette maison, "pendant des années j'ai lutté contre ma réserve et une sorte de pudeur en interrogeant chaque matin les invités", dit-il, ajoutant que lorsqu'il travaillait pour d'autres médias, "le principal rival qu'on écoutait minutieusement et qu'on essayait de copier, c'était Europe 1". 

La guerre d’Algérie : "Les reporters n'avaient peur de rien"

Au-delà de souvenirs personnels témoignant de son rapport avec la radio, le journaliste évoque des moments marquants pour le média radiophonique. La radio, "c'étaient des reportages sur le vif, là où se déroulaient des évènements et des drames", se souvient-il, évoquant notamment l'importance de la radio durant la guerre d'Algérie.

En mars 1962, alors que l'armée française ouvre le feu sur des manifestants pro-Algérie française, Europe 1 n'hésite pas à casser son antenne et à diffuser des flash spéciaux en mettant ses reporters sur le terrain. Demeurent alors des archives dans lesquelles le bruit des coups de feu (l'événement a fait 80 morts et quelque 200 blessés) nous ramène à une époque considérablement troublée. "C'est encore bouleversant d'écouter ces moments", réagit Jean-Pierre Elkabbach. "Les reporters de l'époque n'avaient peur de rien, ni de personne", poursuit-il. "C'était une source d'informations vraies, une référence qui intriguait et inquiétait les pouvoirs publics."

Mai-68 : la radio "libre et impertinente"

Autre période forte, celle de Mai-68, durant laquelle la France connait de nombreuses manifestations, une révolte étudiante et des grèves générales et sauvages. À cette époque, Europe 1 rendait compte quotidiennement des affrontements entre étudiants et forces de l'ordre dans le Quartier latin, à Paris, au point que certains la surnommaient "Radio Barricades" et trouvaient le média trop proche des manifestants.

En mai 1968, Jean-Pierre Elkabbach, lui, officiait sur France Inter, mais se souvient : "Je sais que les pouvoirs n'aimaient pas entendre les reporters qui étaient partout", raconte le journaliste. "Dans les appartements, on entendait les bruits de la rue, on entendait les bagarres entre les policiers, sur les barricades, avec les journalistes..."

Retrouvez l'intégralité de l'interview de Jean-Pierre Elkabbach par ici