Elle a longtemps été les "plus beaux yeux du PAF". C'est ainsi que Charlie Hebdo qualifiait Anne Sinclair, l’icône du petit écran des années 90, dans un numéro du 1 février 1993. Après avoir mis sa carrière entre parenthèses en 1997 pour suivre son mari, Dominique Strauss-Kahn, devenu ministre de l'Economie, la journaliste a décidé de reprendre du service. Désormais aux commandes du Huffington Post français, dont le lancement est prévu lundi prochain, elle affirme qu'elle "peut encore apporter à ce métier".
Petite-fille du grand marchand d'art Paul Rosenberg, le plus grand du XXème siècle, Anne Sinclair est née le 15 juillet 1948 à New york, aux Etats-Unis. Licenciée en droit et diplômée de Sciences Po Paris, c'est à Europe 1, en 1973, que la jeune femme débute sa carrière de journaliste.
Dans les années 80, après être passée par la rédaction de France Inter, Anne Sinclair est propulsée devant les caméras de TF1. Les Français tombent immédiatement sous le charme. Les hommes politiques aussi. Tous se bousculent pour aller sur le plateau de la journaliste, désormais star du petit écran. Chaque dimanche soir avec 7 sur 7, elle séduit des millions de téléspectateurs, jusqu'à 12 millions aux grandes heures de l'émission, dans les années 90.
Le 2 avril 1995, Anne Sinclair recevait Jacques Chirac :
Mariée durant 16 ans au journaliste Yvan Levaï, avec lequel elle a eu deux garçons, David et Elie, sa vie bascule en 1989.Lors de l'émission Questions à domicile qu'elle coprésente avec Jean-Marie Colombani, Anne Sinclair croise le regard de l'étoile montante du Parti socialiste, président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale : Dominique Strauss-Kahn. Le coup de foudre est immédiat. Deux ans plus tard, le couple convole en justes noces.
En 1997, la brillante journaliste quitte les devants de la scène pour des raisons déontologiques. Dominique Strauss-Kahn vient d'être nommé ministre des Finances du gouvernement de Lionel Jospin. "C'est son combat, sa vie, donc je l'accompagne", disait-elle au journal Le Monde en 2006.
Elle ne raccroche cependant pas totalement le métier. Pendant quelques années, Anne Sinclair prend les reines du site internet de TF1, collabore à RTL et France inter. En 2007, direction Washington où DSK vient d'être nommé directeur du Fonds monétaire international. Elle alimente alors un blog, Deux ou trois choses vues d'Amérique.
Elle y distille des confidences à propos de la candidature de DSK à l'investiture socialiste pour la présidentielle. En 2008, après la révélation d'une liaison avec Piroska Nagy, une économiste hongroise du FMI, elle affirme "nous nous aimons comme au premier jour".
Le 14 mai 2011, la vie du couple bascule dans un palace de Manhattan. Le patron du FMI est arrêté pour agression sexuelle sur une femme de chambre du Sofitel, Nafissatou Diallo. Celui que tout semblait désigner comme candidat socialiste à l'élection présidentielle est incarcéré.
Au tribunal de New York, elle est apparue aux côtés de la fille de DSK, Camille :
Malgré le déballage de leur vie privée, Anne Sinclair affiche un soutien indéfectible à son mari. Elle est prête à tous les sacrifices pour faire sortir son mari de prison. Sa fortune personnelle devait servir les ambitions politiques de DSK en France, elle est finalement utilisée pour payer caution, avocats de renom et loyer extravagant de leur résidence surveillée à New York.
Aujourd'hui, les poursuites pénales ont été abandonnées, mais DSK reste poursuivi au civil. Son nom a par ailleurs été cité depuis dans une affaire de prostitution en France. Anne Sinclair reste toujours à ses côtés.
"Le soutien inconditionnel, ça n'existe pas. Personne ne sait ce qui se passe dans l'intimité des couples et je dénie à quiconque le droit de juger du mien", déclare-t-elle dans un entretien à paraître dans Elle. "Je ne suis ni une sainte, ni une victime, je suis une femme libre !".
Malgré l'étalage des frasques sexuelles de son mari dans la presse, Anne Sinclair a aujourd'hui acquis une nouvelle stature. Elle a été désignée personnalité féminine ayant le plus marqué les Français en 2011, devant Christine Lagarde et Martine Aubry, selon un sondage CSA pour Terrafemina publié le 19 décembre.