"Nous savions qu’il y allait avoir une pique contre L’Express. Parce que cette intervention était évidemment préparée et nous savions que nous allions être mis dans le lot de cette opération de communication que nous avons vue hier". Visiblement la sortie de Dominique Strauss-Kahn, dimanche soir sur TF1, qualifiant L’Express de "tabloïd" ne passe pas pour Christophe Barbier, le patron de l’hebdomadaire.
"C'est bien étrange, L'Express n'est pas un tabloïd ! Cela veut dire que DSK n'a pas dû lire les vrais tabloïds outre-atlantique, qui l'ont traîné dans la boue", a ainsi fustigé le directeur de la rédaction, lundi matin sur Europe 1.
"C'est un mensonge"
Dominique Strauss-Kahn a notamment reproché à l’hebdomadaire d’avoir publié une "fiche d'entrée" de son accusatrice Nafissatou Diallo à l'hôpital. "C'est un mensonge, ce n’est pas une "fiche", mais bien un rapport standard qui est établi à chaque fois que la police amène dans un hôpital spécialisé pour être examinée par un médecin spécialisé une victime présumée d'agression sexuelle", a insisté Christophe Barbier avant d’ajouter : "après, le procureur en fait ce qu'il veut, il a considéré en l'occurrence qu'il ne pouvait pas s'appuyer sur ce rapport".
Plus globalement, "je ne vois pas en quoi, nous n'avons pas fait plus de Unes que les autres, a renchéri Christophe Barbier. Ou alors est-ce parce que nous avions fait une Une lors de l'affaire Piroska Nagy en 2008. On avait alors expliqué avant les autres qu'il avait un problème avec les femmes, chose qu'il a reconnue ce soir".
Une "Lettre à Dominique Strauss-Kahn"
Dimanche soir sur i-Télé, après l’intervention de Dominique Strauss-Kahn, le patron de L’Express s’était déjà accroché avec le député PS Jean-Marie Le Guen, un des proches de l’ex-patron du FMI. "N'aggravez pas votre cas", "vous continuez à mentir", lui avait alors reproché le socialiste alors que Christophe Barbier évoquait des "traces" sur les sous-vêtements de Nafissatou Diallo.
Comme le journaliste lui objectait qu'en s'abritant "derrière le rapport du procureur Vance", DSK "joue son jeu", Jean-Marie Le Guen s'est alors emporté : "Il ne joue pas son jeu, il joue sa vie. C'est vous qui jouez un jeu".
En fin de matinée, Christophe Barbier a publié sur Lexpress.fr une "Lettre à Dominique Strauss-Kahn".