C’est un fait rarissime. Canal Plus et trois anciens responsables du groupe ont été renvoyés en correctionnelle pour l’espionnage présumé d’une dizaine de salariés, dont Bruno Gaccio. La chaîne cryptée sera jugée pour "complicité d’atteinte à la vie privée", devant le tribunal correctionnel de Paris, après la décision de la juge d’instruction Jeanne Duyé.
L’affaire remonte à 2005. Pierre Martinet, ancien employé des services de sécurité de Canal Plus et ancien agent de la DGSE (direction générale de la sécurité extérieure), avait alors affirmé qu’il avait personnellement filé et photographié Bruno Gaccio, ancien auteur des Guignols. Une mission que lui aurait confiée Gilles Kaehlin, ancien responsable de la sécurité de Canal Plus, et Gilbert Borelli, son adjoint. Une enquête avait alors été ouverte.
A l’époque des faits, Bruno Gaccio était en conflit avec sa direction, car il était une des figures de proue de l'opposition d'une partie des salariés à la direction du groupe, alors assurée par Xavier Couture. Parmi les autres personnes prétendument espionnées figurent Michel Rocher, ancien directeur technique de Studio Canal, le studio cinéma de Canal Plus.
MM. Kaehlin, Borelli et Martinet font partie des cinq personnes renvoyées en correctionnel, en plus de Canal Plus, qui comparaîtra en tant que personne morale. Les deux autres personnes sont un ancien policier et un agent de France Télécom, soupçonnés d'avoir transmis au service sécurité de Canal Plus des listes d'appels du portable de Gaccio.