François Hollande tient mardi à 16h30 une conférence de presse de rentrée à l’Élysée. Un moment décisif pour le chef de l'Etat, très attendu au tournant, mais aussi pour les rédactions des télévisions qui retransmettront l'évènement en direct. Pour l'occasion, France 2 a choisi d'interrompre son programme habituel, tandis que les chaînes d'information mettront en place des dispositifs spéciaux.
Une mission de service public pour la Deux. "Nous retransmettons désormais chaque conférence de presse", précise à Europe1.fr Nathalie Saint-Cricq, chef du service politique de France 2. "On pense que ça fait partie de la mission de service public, d'autant que nous sommes une chaîne qui traite beaucoup la politique". Et côté audience, les conférences de presse "marchent bien", assure-t-elle.
Sur BFMTV, "ça booste l'audience". Les chaînes d'information en continu sont également sur les dents. "Nous serons en édition spéciale de 16 heures à 20h30", annonce Thierry Arnaud, chef du service politique de BFMTV. Comment se démarquer face à la concurrence d'une grande chaîne comme France 2 ? "C'est sûr qu'on aurait préféré qu'ils ne la diffusent pas", sourit Thierry Arnaud. "Mais notre différence, c'est qu'on apporte de la valeur ajoutée avant et après, avec nos éditorialistes et nos invités."
Au total, la chaîne enverra dix personnes sur place pour couvrir la conférence. A en croire Thierry Arnaud, le jeu en vaut la chandelle : "chaque conférence de presse à l’Élysée booste l'audience. Nous n'avons pas d'objectif précis, mais on constate que l'on a une audience très réactive sur ce genre d'émission, et plus généralement sur tout ce qui est politique".
La bataille des questions. Environ 600 journalistes sont attendus à l’Élysée mardi. Est-ce la guerre entre eux pour pouvoir poser une question ? "Il n'y a pas de règle formelle, pas d'ordre de passage", raconte Thierry Arnaud, qui précise que l’Élysée n'a pas connaissance des questions à l'avance. "Christian Gravel (conseiller presse de François Hollande, NDLR) regarde qui veut poser une question et choisit de donner le micro à tel ou tel". Évidemment, chaque média essaie d'être l'heureux élu. "C'est important pour nous de pouvoir poser des questions, car les gens voient que l'on est présent sur l'évènement, d'autant que nous diffusons l'intégralité de la conférence", reconnaît Thierry Arnaud.
Affaire Gayet : qui montera au front ? A France 2, Nathalie Saint-Cricq est moins catégorique. "Pour moi, le problème n'est pas de savoir qui va poser les questions, mais si la quinzaine de questions qui m'intéressent réellement seront bien posées", explique-t-elle. Comme celle sur les révélations de la liaison entre François Hollande et l'actrice Julie Gayet ? "Je n'ai pas d'informations là-dessus, mais François Hollande en parlera sûrement dans son propos préliminaire", pronostique Nathalie Saint-Cricq, pour qui la question est tout à fait légitime : "c'est tout bêtement un sujet de protocole, à propos du statut de Valérie Trierweiler".
Mais faut-il être LE média qui posera une question à propos de cette affaire ? S'il était à la place des envoyés spéciaux de BFMTV, Thierry Arnaud n'hésiterait pas. "Si mon tour arrivait et que la question n'était pas encore posée, bien sûr que je la poserais car elle est légitime. Il s'agit de savoir si Valérie Trierweiler est toujours la Première dame, si elle accompagnera le président dans ses prochains voyages officiels. Ce n'est plus seulement une affaire privée, il y a des ramifications politiques". Ce sera donc un sujet (presque) comme un autre pour les journalistes envoyés à l’Élysée mardi.
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