Ça commence mal... Après huit ans d'existence, Pékin Express commence à être habituée aux soubresauts. Mais la dixième saison du jeu d'aventures, qui commence mercredi soir à 20h50 sur M6, ne débute pas sous les meilleurs auspices. Déjà perturbée par l'arrestation de trois membres de son équipe, toujours retenus en Inde, l'émission est aujourd'hui sous le feu des critiques pour une toute autre raison.
Des appels au boycott. Ces dernières heures, les appels au boycott de l'émission se sont en effet multipliés sur Twitter. Certains appellent même la chaîne à annuler la diffusion du programme. Ils protestent contre le fait que le numéro programmé mercredi se déroule en Birmanie, une dictature connue pour la grande sévérité de son régime.
En réalité, ces tweets et pétitions proviennent en grande partie de la communauté musulmane, qui souhaite attirer l'attention sur les Rohingya, un groupe ethnique musulman dont les 800.000 membres vivent principalement dans le sud-ouest de la Birmanie. En proposant une émission de divertissement tournée dans le pays, Pékin Express est accusée de cautionner les persécutions que subirait cette minorité, victime des violences communautaires qui secouent la Birmanie.
#contrepekinexpress2014#againstpekinexpress2014pic.twitter.com/3nEqql99Bv— RappelsIslamique (@RappelIslamique) April 14, 2014
Parce que les divertissements ne se font pas dans la souffrance d'autrui, nous sommes #contrepekinexpress2014http://t.co/uTEO9SppuW— Nordine (@Nordine783) April 16, 2014
coucou @Steph_Rotenberg ça ne t embete pas le génocide des #Rohingyas en Birmanie? Ta conscience va bien? #contrepekinexpress2014.— Nad Bou (@Nad_Bou) April 16, 2014
Aller en Birmanie, "ce n'est pas cautionner le régime". Face à ces critiques, le présentateur Stéphane Rotenberg appelle cependant à faire la part des choses. "La mobilisation des gens est sincère, et bien évidemment, il y a un régime birman qu'on ne peut pas cautionner", a-t-il d'abord assuré mercredi, au micro du Grand Direct des médias sur Europe 1. Pour autant, pour Stéphane Rotenberg, "aller quelque part, ce n'est pas cautionner un régime. Vous allez aux Etats-Unis, vous n'êtes pas forcément pour la peine de mort. Vous allez à Cuba, vous n'êtes pas forcément pour le régime et les prisonniers politiques à Cuba".
Stéphane Rotenberg : Pékin Express "est un...par Europe1fr"On ne fait pas de politique dans Pékin Express, jamais", a poursuivi Stéphane Rotenberg. "Le fait de faire une émission en Birmanie, c'est aller vers le peuple birman, qui ne doit pas être confondu avec son régime", a fait valoir l'animateur. Pour lui, Pékin Express, "ce n'est pas une émission à message", mais "on voit bien que c'est un appel à la tolérance permanente". Pour lui, dans le jeu, "les différences se gomment", parce que "des gens, quel que soit leur statut social, leur religion, accueillent les autres et sont ouverts".
M6 tente de calmer le jeu. De son côté, M6 a tenté de mettre fin à la polémique dans un message posté mardi sur sa page Facebook. "Pékin Express est un programme de divertissement qui n’a pas vocation à évoquer ou à cautionner le contexte géopolitique des pays traversés, quels qu’ils soient", balaie la chaîne.
Trois membres de l'équipe toujours retenus. Preuve que Pékin Express n'est décidément pas une émission de tout repos, un autre point noir vient ternir le coup d'envoi de cette dixième saison. Plus de deux mois après l'arrestation de l'équipe de tournage en Inde, en raison de l'utilisation de téléphones satellites dans une région sensible, trois personnes sont toujours retenues sur place. Il s'agit du producteur exécutif et de deux agents de sécurité - un Hollandais, un Belge et un Britannique.
"C'est chiant", a lâché Stéphane Rotenberg à propos de cette affaire. "Ils ne peuvent pas quitter le pays, mais ils sont libres de leurs mouvements", a tenu à préciser l'animateur, les trois personnes ayant été libérés sous caution dans l'attente de la fin de l'enquête. "Mais forcément, c'est psychologiquement un enfer parce qu'ils sont là bas et ils attendent".
"Pour l'instant, on ne leur reproche rien", a-t-il assuré. "Il y a une instruction qui se finit. On sait qu'ils vont être libérés, on attend ça d'un jour à l'autre". Dans ce contexte agité, cela ferait au moins une bonne nouvelle pour Pékin Express.
LE FAIT MEDIAS - Pékin Express toujours "en captivité"
CONTRETEMPS - Pékin Express toujours bloqué en Inde