Un communiqué de presse du Conseil supérieur de l'audiovisuel a appelé mardi les chaînes "à la plus grande retenue dans la diffusion d'images relatives à des personnes mises en cause dans une procédure pénale", après l'inculpation et l'incarcération de Dominique Strauss-Kahn. Invité d'Europe 1, Rachid Arhab, membre du CSA, a profité "de la circonstance pour rappeler les règles" de diffusion, après les images de DSK qui le montrent les mains (cachées) entravées à la sortie du commissariat d'Harlem.
La question est "relative ici à une personne mais cela est valable pour une situation ou d'autres personnes pourraient être mises en cause dans une procédure pénale. Le principe de la liberté d'expression et celui du droit à l'information ne doivent pas méconnaître cela", a ajouté le journaliste en précisant qu'il n'était pas question d'interdire la diffusion d'images de l'affaire DSK.
Les audiences pourront être diffusées
Dans son communiqué, le CSA rappelle en particulier que "la loi du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d'innocence et les droits des victimes punit d'une amende la diffusion, sur tout support, d'une image faisant apparaître menottée ou entravée une personne, quelle qu'elle soit, qui n'a pas fait l'objet d'une condamnation".
Rachid Arhab a précisé sur la question que le fait que les mains de DSK soient derrière son dos et donc les menottes invisibles n'arrangent pas le problème car "l'entrave est suggérée". Des scènes de l'audience prévue pas avant vendredi pourront donc être diffusées en France "puisqu'il n'est pas menotté", a précisé Rachid Arhab.
De son côté, un des avocats français de Dominique Strauss-Kahn, Me Dominique de Leusse, a prévenu mardi qu'une décision serait prise "dans les deux ou trois jours qui viennent", sur des poursuites contre les médias qui diffuseraient des images du patron du FMI menotté. Il a reproché aux médias de faire leurs "choux gras" de ces images.