La situation budgétaire de France télévisions est "un motif de sérieuse préoccupation" du fait notamment d'un manque à gagner sur la publicité qui pourrait atteindre 20 millions d'euros en 2013, a estimé mercredi le rapporteur à l'Assemblée sur le budget de l'audiovisuel public Stéphane Travert (PS). Les recettes publicitaires se présentent "en retrait d'environ 20 millions d'euros" par rapport aux prévisions du budget 2013, a indiqué M. Travert lors du débat sur les crédits de la mission "médias, livre et industries culturelles" à l'Assemblée.
Ce recul "s'explique par un contexte globalement défavorable, l'absence de créneau après 20 heures qui est sur-pénalisante mais aussi par certains choix éditoriaux de la direction", a-t-il ajouté dans une allusion à l'échec des programmes d'avant-soirée de France 2. Les ressources publiques pourraient également être "en retrait de 31 millions d'euros" en raison du "cumul de la réserve de précaution et d'un surgel sur la dotation budgétaire" destinée à compenser la suppression de la publicité après 20 heures, a-t-il affirmé.
Pour ajuster sa stratégie à des ressources en baisse, le conseil d'administration du groupe audiovisuel public a adopté fin octobre un avenant à son Contrat d'objectifs et de moyens (COM) 2013-2015. Ce plan, déjà examiné par le Parlement et le CSA, prévoit de lourdes pertes en 2013 et 2014 puis un retour à l'équilibre en 2015. Les réductions d'effectifs sont au coeur des économies recherchées. Cela a entraîné une grève fortement suivie le 7 novembre pour demander le retrait d'un plan de départs volontaires non remplacés portant sur 361 postes, dont 90 journalistes.