Le sujet qui fâche. Patrick Montel qui laisse croire à tort à la biathlète Anaïs Bescond qu'elle décrochera une médaille, Lionel Chamoulaud qui s'obstine à parler de "surf des neiges" lors des épreuves de snowboard, le consultant Luc Alphand qui répète à l'antenne le nom de son sponsor… Depuis le début des JO d'hiver de Sotchi, les commentateurs de France Télévisions se sont distingués à plusieurs reprises pour leurs maladresses, voire leurs dérapages.
>> VIDÉO - Patrick Montel allume deux commentateurs des JO
La palme revient sans doute à Nelson Monfort, qui manque rarement l'occasion de vanter "la plastique" des athlètes féminines, et surtout à Philippe Candeloro et son commentaire graveleux à propos d'une patineuse artistique, dimanche dernier : "je connais un anaconda qui serait bien allé embêter cette Cléopâtre canadienne…"
>> Un petit zapping pour vous faire une idée :
Des critiques en série. Si Twitter sert de caisse de résonance aux critiques des téléspectateurs, celles-ci ne se limitent pas aux réseaux sociaux. Chaque jour, les appels d'auditeurs d'Europe 1 au télé-répondeur du Grand Direct des médias sont nombreux à déplorer le niveau des commentaires, également épinglés par plusieurs articles de presse. De la "beauferie sur glace", pour Le Monde. Du "dérapage incontrôlé", titre Sud Ouest. "Ennui, malaise et sexisme", énumère Rue89…
Extraordinaire commentaires de #Monfort sur le patinage de vitesse... Le mec découvre les règles en même temps qu'il commente. #sotchi2014— Bertrand Latour (@LatourBertrand) February 10, 2014
"Pas plus ou moins de messages que d'habitude". Mais ces critiques sont-elles prises en compte chez France Télévisions ? En tout cas, les mails et courriers adressés au groupe le sont, assure Gora Patel (photo), le médiateur des programmes du service public, joint par Europe1.fr. "Comme à chaque grande manifestation sportive, je reçois beaucoup de messages", indique-t-il. "Parmi l'ensemble des programmes, c'est toujours le sport qui suscite le plus de réactions. Mais depuis l'ouverture de ces JO, nous sommes dans la moyenne, nous ne recevons pas plus ou pas moins de messages que lors de précédentes compétitions", élude-t-il.
Ces critiques sont-elles remontées aux principaux intéressés ? "Tous les matins, nous élaborons une synthèse des messages reçus", détaille Gora Patel. "Chaque téléspectateur qui écrit reçoit toujours une réponse. Et quand je sens que quelque chose mérite que l'on attire l'attention d'une direction, comme celle des sports, on le signale". Des propos sexistes, par exemple ? "Oui, quand quelque chose me paraît limite, je le fais remonter", répond le médiateur. "Je ne traite pas en direct avec les commentateurs", concède-t-il, "mais je le signale à l'équipe présente à Sotchi".
15 heures de retransmission par jour. Gora Patel insiste cependant sur le fait que les commentaires sont très partagés. "Nous recevons aussi des messages de félicitations. Pour Candeloro, certains nous disent "gardez-le", alors que d'autres le critiquent vivement", indique le médiateur. Pour lui, "tout cela reste quand même très subjectif. Et 15 heures de retransmission par jour, c'est long, ce n'est pas comme un match de foot. Les dérapages sont susceptibles d'arriver plus souvent", se défend-il.
Contacté par Europe1.fr, le service de sports de France Télévisions se refuse à réagir aux critiques, et tient seulement à faire valoir l'ampleur du dispositif déployé. "Nous avons une couverture quasi intégrale des JO sur nos antennes avec une continuité de 7h à 21h", insiste-t-on. "Nous sommes donc très exposés aux critiques, ce que nous regrettons, compte tenu de l'implication de tous sur cet événement".
VIDÉO - Bescond et la gaffe de Patrick Montel
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