Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a refusé mardi le passage à la TNT gratuite de LCI (groupe TF1), Paris Première (groupe M6) et Planète+ (groupe Canal+), arguant de la fragilité du marché publicitaire et de plusieurs chaînes gratuites, ce qui met en péril la survie de LCI.
Pas de détails sur l'écart des voix. "Réuni le mardi 29 juillet 2014, le Conseil a examiné chacune de ces trois demandes et a décidé par trois votes à la majorité de ne pas leur réserver une suite favorable", explique le CSA dans un communiqué sans plus de détail sur l'écart de voix. Il s'agit de la première décision majeure en matière de régulation économique pour le gendarme de l'audiovisuel, comme le lui autorise la loi depuis fin 2013.
>> La décision a fait réagir le présentateur du 13h de TF1 :
Tristesse, colère, écœurement... Cette décision condamnant LCI m'inspire le plus profond dégoût ...et "à bulletins secrets" en plus. Beurk.— Jean-Pierre Pernaut (@pernautjp) 29 Juillet 2014
C'est scandaleux pour la liberté d'informer. Une administration tue 247 emplois. Consternant. On ne peut pas laisser faire ça !!!— Jean-Pierre Pernaut (@pernautjp) 29 Juillet 2014
Un risque pour i-Télé et BFMTV. Pour LCI, qui était au centre de toutes les attentions, le CSA relève "que l'arrivée d'une troisième chaîne gratuite d'information en continu financée exclusivement par la publicité pouvait déstabiliser les deux chaînes d'information déjà existantes", i-Télé et BFMTV. Le CSA laisse néanmoins la porte ouverte à un nouvel examen si les conditions du marché s'améliorent. "Le Groupe Canal+ considère que cette décision du CSA est sage et responsable car elle tient compte à juste titre de l'équilibre économique global de la TNT en France", a d'ailleurs indiqué dans un communiqué Canal+, propriétaire de i-Télé.
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"NextradioTV (BFMTV) se félicite de la décision du CSA de ne pas autoriser le passage des trois chaînes payantes en gratuit, parce que cela aurait profondément déstabilisé le marché de la télévision et celui des chaines d'information en particulier", a renchéri la direction de NextradioTV. Le titre du groupe de médias bondissait d'ailleurs mardi après-midi à la Bourse de Paris. A 16h20 (14H20 GMT), la valeur prenait 7,18% à 24,63 euros.
L'action du groupe #nextradiotv@BFMTV gagne 6.6% à la #bourse après le refus du passage de #LCI sur la #tntgratuitepic.twitter.com/MEo1cVdshF— LE MEDIA TWEET (@lemediatweet) 29 Juillet 2014
M6 et TF1 veulent faire appel. "Je suis ce soir très en colère et très triste pour tous les collaborateurs de LCI qui se sont battus pour que cette chaîne ait un avenir et qui aujourd'hui se voient stoppés dans leur envol", a réagi sur sa chaîne le directeur général de LCI, Eric Revel. Nonce Paolini, patron de TF1, a annoncé étudier toutes les voies de recours. Le groupe M6, propriétaire de Paris Première, a pour sa part déclaré mardi "désapprouver" la décision du Conseil supérieur de l'audiovisuel et se réserve aussi "la possibilité d'utiliser des voies de recours".