Le 5 mars, la CGT, principal syndicat toutes professions confondues au sein de France Télévisions, déposait un préavis de grève "illimité" à partir du 14 mars, menaçant de perturber la soirée électorale sur les antennes du groupe (France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO). La direction de France Télévisions s’était dite prête à négocier "jusqu'au dernier moment" avec la CGT. Vendredi, à deux jours du premier tour des élections régionales, après une réunion entre le syndicat et la direction, la CGT a maintenu son préavis de grève à la suite du refus de la direction de poursuivre les négociations samedi.
L'appel à la grève de la CGT a été très suivi à France 3. Douze soirées électorales prévues dimanche soir dans les éditions locales, sur un total de 24, ont été "annulées ou dégradées", notamment en Ile-de-France, Rhône-Alpes, PACA et Grand Ouest. La grève a été suivie par 15% des salariés de France Télévisions, dont 21% à France 3, 3% à France 2 et 1,5% à RFO, selon la direction.
"Voir Zorro à 20h15, ça nous a rendu malades. France 3 sans les régionales perd sa légitimité: on se tire un balle dans le pied, ça ne fait que donner du grain à moudre à nos détracteurs", a dit un journaliste non gréviste de France 3 sous couvert d'anonymat.La CGT de France Télévisions, majoritaire, a appelé lundi à poursuivre la grève, rejointe par la CFE-CGC, minoritaire, au sujet de la négociation de la nouvelle convention collective.
"Un recul sur tous les points"
C’est quoi le problème ? La direction et les syndicats de France Télévisions ont entamé en janvier des négociations sur une nouvelle convention collective pour les 11.000 salariés du groupe. Les syndicats craignent que les salariés ne soient lésés par ce nouveau texte qui représente, selon la CGT, "un recul sur tous les points : le temps de travail, l'évolution des carrières, les salaires, le statut de journaliste...".
La reprise des négociations entre la direction et la CGT mardi, ont toutefois permis des déblocages, selon le syndicat. La CGT se félicite ainsi du retour au système de progression salariale annuelle "tout au long de la vie de chaque salarié de l'entreprise, avec une base minimale annuelle". La "mobilité choisie" est aussi acceptée par la direction.
Refus "de prendre l'antenne en otage"
Des avancées qualifiées de "pacotilles" par Carole Petit, délégué au sein du SNJ, premier syndicat chez France Télévisions au sein des journalistes. Ce syndicat n'a cependant pas souhaité se joindre au préavis de la CGT, ne voulant pas "empêcher les citoyens d'être informés". "Nous refusons par principe de prendre l'antenne en otage", a souligné Carole Petit.
SNJ, la CFDT et CFE-CGC ont appelé vendredi à l'élaboration d'un autre projet de convention collective que celui de la direction, basé sur la convention existante. Ce texte pourrait être terminé d'ici fin mars, selon Carole Petit.
Une grève précédente en janvier, à l'appel des six syndicats de France Télévisions, avait fortement perturbé les journaux de France 3.