Nouvelle polémique en vue chez France Télévisions, un paquebot déjà secoué par plusieurs tempêtes. Invitée jeudi du Grand Direct des médias sur Europe 1, Sandrine Roustan, la directrice de l'antenne et des programmes de France 4, a fait part de son désaccord avec la direction du groupe public au sujet de l'identité de cette chaîne. Avec 1,7% de part d'audience en septembre, soit une baisse de 0,4 point sur un an, celle-ci peine à trouver sa place, plus de sept ans après sa création.
Quel avenir pour France 4 ? Cet été, France Télévisions avait annoncé une réorientation de l'identité de France 4 à partir de janvier 2014. "La ligne éditoriale qui a été annoncée, c'est une chaîne de jeunesse en journée et de nouvelles écritures le soir, avec une tendance laboratoire", a rappelé Sandrine Roustan. Avant d'ajouter : "je ne vous cache pas qu'en ce qui me concerne, j'ai des réserves sur cette ligne éditoriale".
"J'ai des réserves parce que je pense qu'une chaîne, pour qu'elle soit bien lisible, doit être compréhensible par tous, avoir une ligne éditoriale unique", a-telle poursuivi. "Je pense que le terme de nouvelles écritures n'est pas forcément facile à comprendre pour le téléspectateur". Une pique claire adressée à Bruno Patino, le numéro deux de France Télévisions. Fin août, celui-ci avait annoncé dans une interview au Monde que France 4 devrait "devenir une chaîne pour les nouveaux publics et les nouvelles écritures".
"On n'a pas de sous !" Ce n'est pas la première fois que la patronne de France 4 prend ses distances le vaisseau amiral, sa propre hiérarchie. Le 11 juillet, lors la présentation de la grille de rentrée de la chaîne, Sandrine Roustan avait poussé un coup de gueule contre les restrictions budgétaires... en présence de Bruno Patino. "On n’a pas de sous !", avait-elle lancé, selon des propos rapportés par Télé-Loisirs. "Nous avons beaucoup d’ambition et l’envie de faire plein de choses, mais à un moment donné, c’est bien d’avoir des preuves d’amour et, là, ça manque un peu", déplorait-elle, ajoutant : "je m’amuserais bien si j’avais le coût de grille de NRJ 12".
Ce désaccord persistant va-t-il pousser Sandrine Roustan vers la sortie ? "Non, ce n'est pas du tout prévu pour le moment, je ne vois pas pourquoi je partirais", s'est-elle défendue sur Europe 1 jeudi. Sandrine Roustan dit "attendre les arbitrages" à venir sur la grille de programmes prévue pour 2014. "J'espère que mes inquiétudes seront prises en compte", a-t-elle conclu.