Europe 1 fête ses soixante ans. L'occasion pour la radio de revenir sur son histoire, qui a commencé en 1955. La révolution de l'information à Europe 1 s'est jouée aussi au niveau du ton des journalistes à l'antenne. Le passage d'une diction forcée à une diction plus naturelle a même été un véritable "coup de poing" au milieu des années 50. Fabien Namias était mercredi l'invité de Franck Ferrand. Le directeur général et directeur de l'information à Europe 1 est revenu sur ce moment décisif.
Les speakers lisaient les papiers des journalistes. Le ton délié, naturel, simple et spontané, qu'on peut aujourd'hui entendre à l'antenne, n'a pas toujours été. C'est ce que rappelle Fabien Namias, le directeur général et directeur de l'information à Europe 1. "La façon dont on fait les journaux, dont on raconte l'information aujourd'hui, ça n'existait pas" au milieu des années 50. On parlait alors sur un ton perché, peu naturel, comme seules les archives peuvent aujourd'hui en témoigner. A l'époque, raconte Fabien Namias, "des speakers rentraient dans les studios et lisaient des papiers qui avaient été écrits par les journalistes".
Le tournant. La révolution, c'est Maurice Siegel, le premier directeur de l'information à Europe n°1 et son équipe qui l'ont initiée. Ils décident de "faire, sur Europe 1, de l'information parlée", explique Fabien Namias. Les journalistes se mettent alors à "écrire leurs papiers et à venir les raconter à l'antenne, naturellement". "Dans la forme, c'était une révolution", précise l'actuel directeur de l'information. Une révolution en France mais aussi dans le monde, puisque "dans le monde anglo-saxon, le système des speakers s'est prolongé jusqu'aux années 70", précise Franck Ferrand.