N'y aura-t-il bientôt plus que deux quotidiens gratuits en France ? Les propriétaires de Direct Matin et Metronews discutent d'un rachat de 20 minutes, leader sur le marché, affirme Le Figaro mercredi. Des négociations déjà rapportées par La Lettre de l'Expansion la semaine dernière, alors que les trois titres sont dans une situation économique tendue.
Des comptes dans le rouge.20 minutes est actuellement la propriété de Sipa-Ouest-France et du groupe norvégien de médias Schibsted. Mais les deux co-actionnaires souhaitent se désengager du journal. Même s'il reste le premier quotidien gratuit de France, avec plus d'un million d'exemplaires diffusés en janvier, 20 minutes a vu ses comptes plonger dans le rouge en 2013, pour la première fois depuis cinq ans.
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Pour le journal, l'avenir pourrait bien se trouver… chez la concurrence ! Le groupe Bolloré, qui détient Direct Matin, le numéro deux du marché, a en effet contacté TF1, le propriétaire de Metronews, "pour lui proposer de sortir de l'impasse en fusionnant les trois groupes", écrit Le Figaro. Une solution qui apporterait un bol d'air frais au secteur, aucun titre n'étant rentable à l'heure actuelle.
Des recettes pub en baisse. En 2013, Direct Matin et Metronews ont perdu encore plus d'argent que 20 minutes. La faute à un marché de la publicité en berne : les recettes publicitaires de la presse gratuite ont diminué de 7% l'année dernière, après une chute de 18% en 2012, a indiqué mardi l'Institut de recherches et d'études publicitaires (Irep).
Dans ce contexte économique tendu, la survie de trois titres sur le marché des quotidiens gratuits devient de plus en plus hypothétique. "La mort de l'un d'entre eux ferait du bien aux deux autres", estimait l'historien de la presse Patrick Eveno, interrogé par Europe1.fr en février. Pour autant, la question de savoir si l'un des gratuits disparaîtra en cas de vente de 20 minutes reste ouverte. Non seulement ce dernier a le tirage le plus élevé des trois titres, mais son site web est aussi le plus visité. De quoi donner à réfléchir à ses potentiels futurs actionnaires.
Contacté par Europe1.fr, le groupe Bolloré Media dit n'avoir aucun commentaire à faire. Même réponse du côté de la direction de TF1.