L’INFO. Après le quotidien, l’hebdomadaire. Xavier Niel, le patron de Free, avec Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, déjà propriétaires du groupe Le Monde, devraient racheter la majorité du groupe Nouvel Observateur à son co-fondateur Claude Perdriel. Si l’information n’est pas encore officielle, elle est évoquée par de nombreuses sources qui divergent cependant sur les détails du rachat.
Ca se précise. Tout a commencé mardi soir alors que le site du quotidien Libération qui évoquait le fait que Claude Perdriel était en négociation avec Xavier Niel, le patron de Free. Le Monde infirme depuis que Pierre Bergé, l’un de ses trois propriétaires, a pris part à la transaction.
Le site du quotidien économique Les Echos affirme pourtant mercredi en début de matinée que le rachat serait non seulement réalisé par le trio Niel-Bergé-Pigasse, mais aussi grâce à LML (Le Monde Libre), la holding qui détient le quotidien le Monde. Il évoquait également une prise de participation à hauteur de 70% des parts du groupe, en laissant 30% à Claude Perdriel, information contestée depuis par l’AFP.
Le Figaro affirme pour sa part mercredi que le groupe Nouvel Observateur vaudrait environ 40 millions d’euros, chiffre qui circule concernant le prix que pourrait payer le trio.
Une belle affaire. Le groupe Nouvel Observateur emploie environ 350 personnes. Il comprend l’hebdomadaire Nouvel Observateur, qui vend 500.000 exemplaires chaque semaines, le site Rue89, racheté il y a deux ans, ainsi qu’une régie publicitaire décrite comme l’une des plus profitables de France par les experts.
Le potentiel rachat du groupe par Xavier Niel ne serait d’ailleurs pas vraiment une surprise compte tenu des propos élogieux qu’avait eu à son égard Claude Perdriel en décembre 2013 dans une interview donnée au Figaro. “J’ai une grande admiration pour Xavier Niel et je suis reconnaissant pour ce qu’il a fait au Monde”, avait déclaré celui qui, comme le patron de Free, est un industriel passionné des médias.
Protéger son oeuvre. La volonté de vendre le groupe Nouvel Observateur n’étonne pas non plus du fait de l’âge avancé de son propriétaire. A 87 ans, Claude Perdriel a co-fondé l’hebdomadaire il y a 50 ans et veut le laisser dans de bonnes mains. Il a d’ailleurs vendu il y a quelques mois tous les autres titres de son groupe (Challenges, Science et Avenir, etc) à la holding de sa femme afin de pouvoir réaliser la vente plus facilement.
Le rapprochement potentiel avec le groupe du Monde ne serait enfin pas une surprise compte tenu du fait que déjà en 2010, à l’époque ou le trio Niel-Bergé-Pigasse avait racheté le quotidien, Claude Perdriel s’était associé à Orange et à un groupe de presse espagnol pour tenter de rafler la mise.
La potentielle participation de Pierre Bergé à la transaction étonne plus. En 2011, il avait dit regretter d’avoir investi dans le quotidien dans un mail envoyé au rédacteur chef de l’époque, Erik Ezraelewicz. A l’époque, il avait été indigné par la façon dont l’anniversaire des trente ans de l’arrivée au pouvoir de François Mitterand avait été traité par Le Monde.