Leo Kirch est mort jeudi à l'âge de 84 ans. Parti de rien dans les années cinquante, il avait bâti un empire des médias en Allemagne, jusqu'à une retentissante faillite qui ne l’a jamais empêché de garder sa ténacité. "On peut tomber sept fois, du moment que l'on se relève une huitième fois" était l'une des devises préférées de ce Bavarois.
Pionner allemand de la télévision payante, Kirch avait investi dans le sport, s'appropriant les droits de retransmission des matches de la Bundesliga, de deux Coupes du monde de football et de la Formule 1. Pendant plusieurs années, il avait aussi contrôlé 40% du groupe d'édition Axel Springer, propriétaire du célèbre quotidien allemand Bild.
Un engagement politique
Mais en 2002, son groupe KirchMedia n’a pas trouvé de banques prêtes à reconduire ses énormes dettes. En quelques semaines, son empire s’était écroulé. Depuis cette faillite, l'ancien magnat des médias voulait à tout prix reconstruire son entreprise.
Il s’était aussi imposé en politique, notamment au sein des conservateurs bavarois. La presse allemande le soupçonnait même d'être l'un des généreux donateurs des caisses noires de la CDU, le parti de son "ami", l'ancien chancelier Helmut Kohl.
Des débuts dans le cinéma
Loin des médias et du sport, Leo Kirch avait débuté sa carrière au cinéma. A 29 ans, il avait ainsi acheté à crédit les droits de La Strada, l'un des chefs-d'oeuvre de Federico Fellini.
Avant son décès, il continuait encore à tirer les ficelles d'une dizaine de sociétés, selon la presse. Mais l’ancien milliardaire n’était pas un adepte de la vie mondaine et n'accordait que de rares interviews. Il vivait retiré dans un quartier huppé de Munich avec sa femme, Ruth. Selon un porte-parole de sa famille, il serait mort de vieillesse.