Les maisons closes seraient-elles le sujet phare de la rentrée ? Le sujet est en tout cas dans tous les médias.
A la télévision, Canal+ diffuse ainsi, à partir de lundi, sa nouvelle série, Maison Close. Depuis début septembre, des affiches ont fleuri un peu partout en France : une femme, légèrement vêtue, avec comme slogan "Les hommes rêvent d'y entrer, elles se battent pour en sortir", ou "Mon sourire est faux, mon plaisir est faux, seul votre argent est vrai ". La chaîne cryptée affiche le ton : des histoires parfois sordides sur la prostitution de luxe au XIXe siècle, mélangées à un esthétisme très travaillé.
Regardez la bande-annonce de Maison Close :
"C’est un vrai objet de fantasme"
Deux livres sur les maisons closes sont également sortis il y a quelques jours. Paul Teyssier s’est ainsi penché sur leur fonctionnement dans les années 1930, dans Maisons closes parisiennes. En s'appuyant sur les archives de la police, l'auteur plonge dans cet univers si particulier.
Les journalistes Laurent Guimier et Nicolas Charbonneau ont, quant à eux, voulu raconter dans Le roman des maisons closes l’histoire du monde de la prostitution, de la romaine Messaline au premier peep-show parisien, avec de multiples anecdotes. Et ces auteurs ne sont pas vraiment étonnés par cet engouement pour ces lieux mystérieux. "C’est un vrai objet de fantasme", expliquait fin septembre Laurent Guimier sur Europe 1. "Les maisons closes, tout le monde en parle, mais personne ne sait ce que c’est".
Un retour sur la scène politique
La politique n’échappe pas non plus à cette tendance. Les maisons closes sont interdites en France depuis 1946, et la loi Marthe Richard. Mais le débat sur leur réouverture ou non ressort régulièrement.
Au printemps dernier, la députée UMP de Seine-et-Marne Chantal Brunel demandait ainsi "l’étude de la création d’endroits où l’achat de services sexuels soit possible". Une proposition qui avait provoqué de nombreuses réactions. "Autoriser une telle chose dans le pays des droits de l’Homme serait inacceptable", s’était ainsi insurgé le Mouvement du nid, qui vient en aide aux prostitués.
Cette même association s’est de nouveau fait entendre ces derniers jours, sur la campagne publicitaire de la nouvelle série de Canal+. "La chaîne surfe sur le fantasme de femmes sexuellement disponibles pour les hommes. Aurait-on vu, pour une série sur l'esclavage, des affiches avec de beaux esclaves huilés, attachés, avec ce slogan, 'ils rêvent de se libérer de leurs chaînes' ?", questionne-t-elle.