La crise sans fin.Libération ne voit pas le bout du tunnel. Confronté à de graves difficultés financières, le quotidien a un nouveau "directeur opérationnel" depuis vendredi : Pierre Fraidenraich, ancien de TPS, Canal+ et i>Télé, a été nommé par les actionnaires pour succéder à Nicolas Demorand, qui a démissionné en février. Mais les journalistes montrent très peu d'enthousiasme à l'égard de leur nouveau patron. C'est le moins que l'on puisse dire. Mercredi, la première réunion entre Pierre Fraidenraich et la rédaction a même tourné à l'affrontement, ont rapporté plusieurs participants. Certains d'entre eux lui ont notamment reproché d'être un proche de Nicolas Sarkozy et d'être "de droite", en opposition aux valeurs de Libé. Plusieurs journalistes ont réclamé son départ.
"Qui vous autorise à dire que je suis sarkozyste ?", a répondu Pierre Fraidenraich. "Je ne suis ni de droite ni de gauche", et "ma mission est de piloter le groupe multimedia que Libération doit devenir, avec des objectifs de rentabilité, en y associant les managers", a-t-il affirmé, selon des participants. Un discours qui a été très mal perçu en interne.
"Qui vous autorise à dire que je suis sarkoziste ?" Cette rencontre avec Pierre Fraidenraich était un carnage. #Libe— Sophian Fanen (@SophianF) April 2, 2014
Nous sortons d'une réunion surréaliste avec notre nouveau "directeur opérationnel", Pierre Fraidenraich (portrait: http://t.co/94jDOWtmSO)— NousSommesUnJournal (@nousjournal) April 2, 2014
Un portrait au vitriol. Pierre Fraidenraich savait à quoi s'en tenir. Mercredi, un article publié dans le quotidien et signé "les journalistes de Libération" dressait un portrait au vitriol du nouveau directeur du journal. Alimenté uniquement par des témoignages anonymes d'anciens collaborateurs, cet article affirme notamment que sa proximité avec Nicolas Sarkozy lui a permis d'obtenir une promotion au sein de Canal+ en janvier 2012.
NOMINATION - Pierre Fraidenraich, prochain directeur de Libération
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