Mediapart et le fisc : Plenel dénonce une "vengeance"

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Mickaël Frison avec AFP , modifié à

PRESSE - Le site internet créé par Edwy Plenel se voit réclamer 4,2 millions d’euros par le Trésor Public. Le co-fondateur de Mediapart y voit un retour de bâton de l’affaire Cahuzac.

Une “vengeance de l’affaire Cahuzac de la part d’une partie de l’administration fiscale” : voilà comment le journaliste Edwy Plenel qualifie la démarche du fisc qui réclame à son site d’information Mediapart la somme de 4,2 millions d’euros.

Un redressement reçu cet été. Motif du redressement, reçu cet été : Mediapart s’est appliqué, de sa propre initiative, un taux de TVA de 2,1% sur ses abonnements entre 2008 et 2013, là où la loi réclamait à ce moment-là 19,6%. "Nous n'avons jamais été des fraudeurs. Nous avons défendu l'égalité entre la presse numérique et la presse papier depuis le départ et le Parlement nous a donné raison dans un vote unanime" plaide Edwy Plenel, joint par l’AFP. Le taux réduit, jusqu’ici réservé à la presse papier, a été adopté pour les contenus en ligne en février 2014 seulement.

L'administration fiscale réclame à Mediapart 3 millions d'euros, une somme qui correspond à la différence entre les deux taux de TVA. S'y ajoutent 200.000 euros de pénalités de retard et un million d'euros pour "mauvaise foi".

Le contrecoup de ses révélations ? Déjà sous le coup d’un premier redressement fiscal d’un million d’euros depuis Noël dernier, Mediapart se dit prêt à aller jusqu’au tribunal administratif : Edwy Plenel, 62 ans, ex-directeur de la rédaction du Monde, voit dans ce redressement fiscal le contrecoup de ses révélations quant au compte suisse de l’ex-ministre du Budget, Jérôme Cahuzac. Les informations de Mediapart avaient provoqué sa chute et un scandale national.

Mediapart, qui vient de franchir la barre des 100.000 abonnés, a réalisé l’an dernier un chiffre d'affaires d'environ 7 millions d'euros pour un bénéfice de près de 1 million.