C’était le scénario qui préservait le plus grand nombre d’emplois. Le tribunal de commerce de Nice a annoncé vendredi matin qu’il retient la candidature de la coopérative des salariés du journal Nice-Matin pour la reprise du groupe déficitaire. Le projet est soutenu financièrement par Bernard Tapie. Les salariés deviennent, grâce à leur société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), les actionnaires du groupe Nice-Matin. L’entreprise va procéder à 159 départs volontaires, ce qui équivaut à près de 15% des effectifs. Les salariés entendent maintenir les 14 éditions différentes des titres Nice-Matin, Var-Matin et Monaco-Matin (160.000 exemplaires au total).
Pour rafler la mise, les salariés ont rassemblé de haute lutte un financement de 14,2 millions d'euros, dont 8 millions de promesses de ventes d'actifs à l'homme d'affaires Bernard Tapie, intéressé par 50% de Corse-Matin ainsi que par les murs de quatre agences locales. Bernard Tapie, propriétaire de la Provence et qui détient déjà 50% de Corse-Matin, va ainsi mettre la main sur 100% du quotidien corse. Il ne deviendra toutefois pas, comme dans le passé, actionnaire du groupe Nice-Matin.
Les salariés défendent un "projet social d'intérêt général". La SCIC a provoqué un élan de sympathie, permettant de lever 460.000 euros de dons, via un site internet et une vente aux enchères. Elle a aussi récolté 2,3 millions d'euros grâce à une partie des salariés qui ont accepté de ponctionner leur 13e mois.
Le tribunal n’a pas donné suite à deux autres offres sur la table : celle du groupe belge Rossel, notamment propriétaire de La Voix du Nord, et celle de Georges Ghosn, homme d’affaires franco-libanais, un temps propriétaire du quotidien financier La Tribune.