Le groupe Orange-France Télécom et Le Nouvel Observateur vont retirer leur offre de reprise du journal Le Monde quelle que soit l'issue du vote du Conseil de surveillance du journal lundi. Vendredi, les journalistes avaient voté en grande majorité pour l'offre du trio d'hommes d'affaires Bergé-Niel-Pigasse.
"Par respect pour les administrateurs du Monde, Orange a accepté, comme Le Nouvel Observateur, que son offre soit maintenue jusqu'à la réunion du Conseil de surveillance du Monde qui se tient ce lundi 28 juin 2010", indique Orange-France Télécom dans un communiqué. Mais Orange et Le Nouvel Obs retireront leur candidature à l'issue de cette réunion.
Claude Perdriel, patron du Nouvel Observateur, a martelé tout au long du processus d'offre de reprise, qu'il se retirerait quoi qu'il advienne, dès lors que la rédaction ne votait pas pour son projet. L'annonce vendredi soir qu'il maintenait son offre malgré le raz-de-marée en faveur de l'offre concurrente avait surpris. Dans l'entourage de Claude Perdriel, on précisait que ce dernier préférait annoncer lui-même au Conseil de surveillance le retrait de sa candidature.
La Société des Rédacteurs du Monde s'est en effet prononcée vendredi à 90,84% en faveur de l'offre de reprise du trio d'hommes d'affaires Pierre Bergé - Xavier Niel - Matthieu Pigasse ("BNP"), mais la décision finale incombe au Conseil de surveillance du groupe. Malgré ce plébiscite, l'offre "BNP" pourrait ne pas réunir les 11 voix sur 20 nécessaires à l'approbation totale. Un report du vote est encore possible jusqu'au 1er juillet, un conseil de surveillance étant déjà prévu ce jour-là.
Le repreneur choisi devra avancer 10 millions d'euros pour pallier les difficultés de trésorerie du groupe de presse et engager aussitôt des négociations exclusives sur la recapitalisation qui se concluraient à la fin de l'été.