La mayonnaise ne prend plus. Pierre Augé a pris sa revanche. Lundi soir, il a remporté la finale de la saison 5 de Top chef. Or, le cuisinier avait déjà été finaliste de l'émission lors de la première saison, en 2010, mais s'était incliné. Sauf que lors de cette première finale, pas moins de 4,3 millions de téléspectateurs avaient assisté à sa défaite. Alors que pour sa victoire, lundi, ils n'étaient plus que 3,4 millions devant leur poste. Une différence révélatrice d'une tendance de fond : la baisse de forme des concours culinaires à la télévision.
Ainsi, cette saison 5 de Top chef, qui s'achèvera lundi prochain avec "le choc des champions", a rassemblé en moyenne 2,9 millions de téléspectateurs depuis janvier, pour une part d'audience de 13,5%. C'est 800.000 téléspectateurs et 3,5 points d'audience de moins que la saison 4, l'année dernière. Cette dernière avait déjà subi une baisse sensible, avec 500.000 téléspectateurs de moins qu'en 2012. Des chiffres qui n'ont pourtant pas empêché M6 de renouveler son concours pour une nouvelle saison l'année prochaine.
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Incertitude sur Masterchef. Mais Top chef n'est pas seul concerné par cette indigestion. En face, TF1 est confrontée au même problème avec Masterchef. La quatrième saison du programme, diffusée à l'automne dernier, a affiché son plus mauvais bilan d'audience depuis le lancement de l'émission, en 2010. Avec 4,3 millions de fidèles en moyenne, Masterchef a été déserté par 600.000 téléspectateurs sur un an. Une baisse que l'on peut cependant attribuer en partie au changement du jour de diffusion, du jeudi au vendredi.
Ces scores font tout de même hésiter la Une à reconduire le programme. Car contrairement à ce que laissaient entendre récemment plusieurs informations de presse, TF1 n'a encore rien signé avec le producteur, Shine France, pour une éventuelle saison 5. "Sur Masterchef, rien n'est acté", glisse un porte-parole de la chaîne à Europe1.fr. Un abandon du concept par la Une constituerait une véritable révolution en cuisine.
Une érosion naturelle. Ces baisses d'audience traduisent-elles un désintérêt global des téléspectateurs pour les émissions de cuisine ? "Non, ce n'est pas nécessairement le genre lui-même qui s'essouffle", affirme Emmanuel Ghil, expert TV à l'agence My Media, contacté par Europe1.fr. "On assiste plutôt à une érosion naturelle des programmes qui sont là depuis un certain temps", explique-t-il. Si les téléspectateurs commencent à se lasser d'Un dîner presque parfait, à l'antenne sur M6 depuis 2008, ou de Top chef, lancé en 2010, cela ne signifierait donc pas pour autant qu'ils ne souhaitent plus voir d'émissions culinaires.
"L'attrait des Français pour la gastronomie et la bistronomie reste une tendance lourde", souligne Emmanuel Ghil. Une preuve ? Le succès de La meilleure boulangerie de France en fin d'après-midi sur M6. Après le carton enregistré en septembre dernier, le programme est revenu cette semaine pour une deuxième saison.
"Le meilleur moyen de savoir si un genre s'essouffle, c'est de voir si les chaînes continuent à miser dessus ou pas", poursuit Emmanuel Ghil. En l'occurrence, TF1 et M6 n'ont pas renoncé, et cherchent à tirer la corde jusqu'au bout. Ainsi, début avril, elles ont lancé chacune un concours de bistrots, sur la même tranche horaire. L'addition, s'il vous plaît, le programme de TF1, a incontestablement gagné la guerre de l'audience, avec 500.000 téléspectateurs de plus que la Six. Celle-ci en a aussitôt tiré les conséquences en déprogrammant son concours, Mon bistrot préféré, au bout d'une semaine seulement. Autrement dit, la cuisine sur le PAF, ça passe ou ça casse.
EXCLU - M6 reconduit Top chef la saison prochaine
TÉLÉ - Guerre des bistrots entre TF1 et M6
EXCLU - Bientôt un concours de fleuristes sur France 2 ?